Commentaire du député d’Al-Massar et du Bloc démocratique à propos de la crise provoquée par le député d’Ennahdha Habib Rllouze en qualifiant son collègue Mongi Rahoui (Front populaire) d’«ennemi de l’islam». Qui équivaut à un appel au meurtre.
Par Fadhel Moussa*
La poursuite de l'examen du projet de constitution a démarré dans la tourmente et a été finalement interrompue. Les députés de l'opposition démocratique avec des représentants d'autres groupes et des indépendants se sont retirés et ont demandé suite à une réunion : 1/ la présentation d'excuses explicites et claires du député Habib Ellouze à l'endroit du député du bloc démocratique, Mongi Rahoui, qu’il a qualifié d'«ennemi de l'islam» sur les ondes d'une radio hier, ce qui lui a valu des menaces de mort et le renforcement de sa sécurité. Le qualificatif de «mécréant» a été du reste considéré comme constituant une menace à l'endroit de tous les députés et de tous les citoyens qui réclament un Etat civil et que, à ce titre, ces excuses doivent aussi être destinées à tous ces députés et à tous le peuple tunisien; 2/l'invitation du président de l'Assemblée nationale constituante (ANC) de diligenter les procédures et les poursuites appropriées conformément à la loi et au règlement intérieur qui peut aller jusqu'à la levée de l'immunité parlementaire; 3/ la reprise des travaux de la constituante jusqu'à la soumission à la plénière d'un nouveau projet d'amendement de l'article 6 qui consacrera «la criminalisation du ‘‘takfir’’ (accusation d’apostasie ou de mécréance, NDLR), et de l'appel à la violence et à la haine»... amendement rejeté hier. La séance fut levée après avoir obtenu les 1/ et le 2/ et elle ne reprendra qu'avec le 3/ c'est-à-dire un projet d'amendement de l'article 6 qui sera préparé par les groupes parlementaires et présenté directement à la reprise à 15h00 pour approbation par consensus... * Membre de l’ANC, député d’Al Massar (Bloc démocratique). |