gorgi meriem bouderbala 1 10L’artiste-peintre Meriem Bouderbala rend hommage, sur sa page Facebook, au grand peintre et galeriste tunisien Abdelaziz Gorgi (2 juin 1928 - 10 janvier 2008), à l’occasion du 5e anniversaire de sa mort. A travers ses mots, se lit un profond respect et une reconnaissance pour son aîné.

Par Meriem Bouderbala*

Impossible d’écrire sur lui au passé, puisque nous sommes ses héritiers.

Le voilà encore qui nous prouve son éternelle jeunesse artistique. Il n’est pas parti; il est juste de l’autre côté, du côté que l’on ne sait plus voir. Il s’est faufilé au milieu de ses dessins pour rejoindre la cohorte de ses amis facétieux. Il se cache derrière chaque toile et donne vie à chacune de ses œuvres.

Il a nourri mon imaginaire de petite fille et ses dessins sont inscrits dans mon patrimoine artistique. Dans ma géographie intérieure, c’est lui qui a dessiné ce pays, parce que les images de mon enfance c’était ses images à lui.

Il n’a jamais renié les sources populaires qui l’ont inspirée. De cette Tunisie-là que j’aime autant que lui.

Les artistes sont les gardiens et les garde-fous de toutes les dérives inhumaines. Ils permettent à chacun de nous et à la société de se surpasser. Un pays sans artistes n’existe pas.

La pensée et l’art bâtissent des lieux d’échange et donc de tolérance. Rien ne peut empêcher son développement comme la respiration qui forge le cœur.

Merci Abdelaziz.

* Artiste-peintre.