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Les Tunisiens doivent donner leur entière confiance au gouvernement Mehdi Jomaâ, mais ils peuvent faire mieux: l’aider à réussir en étant à ses côtés, chacun dans son rôle, acteur de notre destin.

Par Mehdi Houas*

Nous attendions depuis de longs mois un nouveau gouvernement qui soit crédible, compétent qui soit celui de tous les Tunisiens, qui rassemble au lieu de diviser, qui agisse au lieu de deviser.

Nous attendions depuis de longs mois un chef de gouvernement qui nous tienne un langage de vérité, qui nous dise que notre seul salut est le travail et le labeur, notre seule stratégie l’ouverture à l’extérieur. Et nous n’avons cessé de combattre le populisme, la résignation au désordre, à la saleté.

Nous attendions depuis de long mois que cessent le chaos et le désordre, la passivité envers le terrorisme, la violence, la contrebande, le développement métastasique de l’économie informelle.

Nous attendions depuis de longs mois, que dans le vacarme ambiant, les voix qui réclamaient le retour de la chose économique au premier plan soient enfin audibles, que ceux et celles qui défendent l’attractivité de notre territoire, l’image de notre beau pays ne soient plus agonis d’injures et que l’espoir et la confiance reviennent.

Et voilà que c’est le cas, qu’au bout d’un tunnel où nous avons côtoyé le pire. Grâce à une initiative de la société civile, d’une intelligence et d’une sagesse rares dont seul le génie tunisien a le secret, le consensus se crée autour d’une constitution, certes différente de celle que chacun d’entre nous espérait mais somme toute raisonnable, tolérante garante des principaux droits et libertés, et qui sera après les élections du 23 octobre 2011 la deuxième grande production démocratique de la Tunisie post révolutionnaire.

Alors que devons-nous faire aujourd’hui si ce n’est nous unir et soutenir ces hommes et ces femmes aux CV impressionnants qui ont sacrifié famille, carrière, vie confortable pour répondre à l’appel du devoir?

Que devons-nous faire si ce n’est prolonger ce cercle vertueux où la confiance revient, interpelle les investisseurs, raffermit le dinar, améliore les fondamentaux de notre économie ce qui renforce la confiance et attire encore plus d’investisseurs…?

Autour de moi, je ne vois que des Tunisiens heureux et soulagés de ce qui se passe. Ne les décevons pas! Oui nous pouvons ergoter, oui tel ou tel ministre est critiquable. Oui il y aura toujours une formation et une configuration qui aurait pu être meilleure… ou pire.

Mais là n’est plus la question, là n’est plus l’essentiel. L’essentiel est que notre pays soit entre les mains d’un homme d’Etat, que l’on a souhaité compétent plus que partisan, forgé dans des valeurs solides, tourné vers l’intérêt général et surtout qui comprend un monde globalisé dont il est coutumier de par sa trajectoire.

Un homme qui choisit ses concessions en fonction de l’intérêt de sa patrie. Qui a su dire NON jusqu’aux dernières minutes quand le OUI pouvait faire échouer sa mission. Un homme libre.

Alors, oui, nous pouvons donner notre entière confiance à ce gouvernement mais nous pouvons faire mieux: l’aider à réussir en étant à ses côtés, chacun dans son rôle, acteur de notre destin. «Maitre de mon destin, capitaine de mon âme», aimait à dire Nelson Mandela.

* Tunisien, tout simplement…