Pour faire face au déficit énergétique qui se creuse d’année en année, les Tunisiens devraient soutenir les initiatives visant à accroître la part des énergies renouvelables dans leurs consommations, individuelles et collectives, d’électricité.
Par Mohamed Cheikh Khalifa*
Les modes de production et de consommation de l’électricité connaissent et vont connaitre une profonde mutation dans les années à venir. Plusieurs signaux nous l’indiquent : le prix de la production locale des énergies renouvelables (éolien et solaire) devient inférieur au prix de l'énergie produite de manière centralisée grâce à la baisse continue des prix des technologies renouvelables. Et pour cause: contrairement aux énergies conventionnelles, le prix de production des énergies renouvelables est stable une fois l’investissement réalisé. Le prix du KWh produit de manière centralisée augmente chaque année, en raison du prix de production des moyens traditionnels plutôt haussier du fait de la raréfaction du combustible, des coûts induits substantiels dus à l'effet des gaz à effet de serre (GES) qui handicape de plus en plus l'avenir du biotope humain et de la biosphère. Disons donc tous ensemble «oui» aux initiatives permettant de: - maximiser la part des énergies renouvelables dans nos consommations individuelles et collectives; - produire l'énergie renouvelable à proximité des lieux de consommation en circuit court (maison, quartier, ville, région); - renforcer la robustesse de nos régions en amorçant la décentralisation du secteur de l'énergie; - fournir aux citoyens de l'énergie à un prix bas sans en faire payer les conséquences aux générations futures; - décourager les pratiques non vertueuses en matière de production/consommation d'énergie; - simplifier les démarches administratives de la production et de la consommation locale d’énergie; - développer l’emploi local, afin que l’argent de nos dépenses en énergie «reste dans notre territoire». Un nouvel avenir s’ouvre pour le secteur des énergies renouvelables, soyons-en les acteurs! Déverrouillons la Steg pour lui faire jouer un rôle gagnant/gagnant et non celui d'un monopole sclérosé d'antan! Objectif : 1 Giga Watt de photovoltaïque pour 2015 Nous devons investir, aujourd'hui, dans le photovoltaïque solaire sur nos toits pour: - 1 GW = 1.000 MW = 1.000.000 kW de puissance; - coûterait 2 milliards de $ amortissable sur 25 ans; - produirait 10% de notre consommation électrique; - par la proximité du site de production/consommation, réduirait les pertes/transport de la Steg de 10%; - générerait 1,7 TW= 1,7 G kWh = 1.700.000.000 kW à 0,200 DT; soit un chiffre d'affaire de 340 millions de dinars/an sur 25 ans; - éviterait à la Steg de brûler 450 m Tep à 750 $/Tep; - réduirait notre déficit de la balance commerciale de = 450 mt x 750= 337,5 Million de $ par an pour 25 ans soit une économie pour le pays de 8,5 Md de $; - générerait 7 emplois/MW, soit 7.000 emplois permanent. Compte tenu de ce qui précède, l'investissement sera amorti financièrement par les recettes escomptées pour 4 ans d'exploitation et roulerait pour les frais d'entretien, qui sont minimes pour plus de 25 ans! Aucun investissement ne pourrait générer autant d'effet sur l'économie réelle du pays! N.B.: compte non tenu des certificats carbones, pour 1,7 million de tonnes de CO2, négociables à 5 $/t de CO2 Que 1000 fleurs s’épanouissent sur nos bâtisses! A bon entendeur, bon soleil! * Macro-économiste.
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