Tant que l'armée nationale sera à la merci des sautes d'humeur d'un Moncef Marzouki impulsif et incompétent, serrons la ceinture et attendons-nous à d'autres drames.
Par Tarak Arfaoui
La grande muette, notre armée nationale, est à la croisée des chemins. Très valeureuse, traditionnellemnt républicaine, au service de la patrie et en dehors des tiraillements partisans, elle se trouve malheureusement entrainées contre son gré dans les méandres bourbeuses des manigances politiques par la faute d'une classe politique mafieuse et d'un agité irresponsable, le locataire provisoire du Palais de Carthage, à qui on a confiée, constitution oblige, le haut commandement et qui n'est manifestement pas apte à assumer cette lourde tâche de chef suprême des armées
Déstabilisation de la chaine de commandement
Moncef Marzouki, depuis sa prise de pouvoir (sic!) et après avoir mis à la porte le général Rachid Ammar, chef d'état major des trois armées (qui a vraisemblablement été contraint de démissionner), n'a pas cessé de chambarder l'état major de l'armée au rythme de ses querelles partisanes et au gré de ses états d'âme, sachant qu'il n'a aucune connaissance des rouages miltaires, du fonctionnement du ministère de la Défense et du vécu des nos officiers.
Cette instabiité et la précarité qui s'ensuit a naturellement déstabilisé la chaine de commandement militaire, engendrant inéluctablement de graves dysfonctionnement sur le terrain et exposant nos soldats aux attaques des groupes terroristes très mobiles et fortement armés.
La récente démission du chef d'état major de l'armée de terre, le général Mohamed Salah El-Hamdi, n'est que l'arbe qui cache la forêt. C'est un fait unique dans les annales de notre armée nationale depuis sa création en 1957.
La rumeur de sa démission, le matin du mercredi 30 juillet, a été rapidement et maladroitement démentie par le ministere de la Défense le soir même, qui n'a pas tardé à nous sortir un communiqué dementant le premier dementi, confirmant la démission de l'intéressé et révélant au grand jour la cacophonie qui règne désormais au sein de ce ministere.
Le moment choisi ainsi que la maniere sont hautement symboliques du marasme dans lequel patauge cette institution et les récents événements douloureux de Jebel Chaambi ne sont peut-être que la goutte qui a fait déborder le vase.
Voilà que depuis des mois, de ratissages en actions terrestres de bombardements enpassant par des raids aériens, les communiqués affirmant que le Jebel Chaambi est securisé et nettoyé des terroristes sont immédiatement démentis par une attaque terroriste de grande envergure. Plus de trente valeureux soldats sont tombés en maryrs sur le champ de bataille en quelques mois, alors que l'armée, souvent prise au dépourvu, n'a pu abattre qu'un seul terroriste.
Le chef suprême des armées passe le plus clair de son temps à enterrer les soldats auxquels il n'a pas donné les moyens de se protéger des attaques terroristes.
Ces maquisards sont ils des surhommes? Sont-ils surequipés? Bénéficient-ils de graves connivences au sein même de l'armée pour se permetrre de se balader carrément en pleine zone militaire fermée par groupe d'une cinquantaine de personnes en utilisant des véhicules 4X4 et des lance-roquettes?
Défaillance du renseignement miltaire
Bien sûr, après chaque attentat, les communiqués militaires faisant état des sempiternels «tatouik» (encerclement) et «tamchit» (ratissages) n'arrivent plus à berner personne. Ceci dénote une défaillance totale au sein du renseignement miltaire qui, rappelons-le, a été chambardé par Marzouki, un grave dysfonctionnement dans les prises de décision de l'état major ainsi que des insuffisances dans le commandement sur le terrain.
Il est un fait indéniable qu'en dehors des défaillances matérielles, qui sont gérables, le potentiel humain valeureux de notre armée nationale n'attend qu'un appui politique majeur et sans faille ainsi qu'un commandement d'hommes de poigne, compétents et expérimentés, les hommes qu'il faut aux postes qu'il faut, pour mener cette vilaine guerre que veulent nous imposer une poignée de terroristes.
En l'état actuel des choses et tant que l'armée sera à la merci des sautes d'humeur et des états d'âme d'un chef qu'il ne faut pas à un poste qu'il ne faut pas, serrons la ceinture et attendons-nous à d'autres drames.
Illustration: Moncef Marzouki entouré du général Rachid Ammar, ex-chef d'état major des armées, et de son successeur, Mohamed Salah El-Hamdi, ex-chef d'état major de l'armée de terre: deux démissions à la tête de l'état major en moins d'un an, du jamais vu dans l'histoire de l'armée tunisienne. Merci qui?
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