Marzouki-Ben-Jaafar-Chebbi-Banniere

De messes basses en manigances, de conclaves en complots, ces candidats à la déchéance politique n'en finissent de perdre le peu de crédit qu'ils ont auprès des Tunisiens.

Par Tarak Arfaoui

Le sursaut d'orgueil des grands perdants des législatives est le moins que l'on puisse dire pathétique et ridicule. Réunis en conclave après la grande déroute électorale sous la houlette du groggy du perchoir Mustapha Ben Jaâfar, qui semble soudainement réveillé de sa léthargie, les loosers ont tenté de se mettre d'accord sur la manière de perdre une nouvelle bataille, celle de la décence.

Tous contre Caïd Essebsi

Dans toutes les démocraties du monde, les perdants des législatives font tous leur mea-culpa et tirent les conséquences de leur échec en présentant les excuses à leurs électeurs sous la forme d'une démission pure et simple de leurs responsabilités partisanes respectives.

En Tunisie les perdants ou simplement tous ceux qui ont été laminés par les législatives ont plutôt choisi de jouer les prolongations sous la forme d'un harakiri politique en se lançant dans des initiatives le moins que l'on puisse dire indécentes.

En effet, le spectre de Béji Caid Essebsi installé à Carthage a, semble-t-il, réveillé certains candidats à la présidentielle de leur rêves égocentristes. Ils ont eu soudainement la lumineuse idée de tenter de trouver un candidat «consensuel» du camp dit démocrate (sic!) pour barrer la route au candidat le plus valable du camp... démocrate, Béji Caïd Essebsi pour ne pas le nommer!

Ennahdha, leur grand rival, et les réactionnaires de tous bords n'en finissent pas de se délecter à la vue de ce cirque indécent où l'hypocrisie politique le dispute à l'opportunisme.

A plat ventre devant Ennahdha

Faut-il rire quand on voit le président sortant Moncef Marzouki faire du forcing et du chantage pour se faire réélire contre vents et marées, inconscient qu'il est de toutes les insuffisances et de tous les travers qu'il a fait endurer à l'institution présidentielle durant 3 ans ?

Faut-il rire quand on voit Mohamed Hamdi de l'Alliance démocratique continuer à présenter sa candidature à la présidentielle alors qu'il n'a même pas pu se faire élire dans son fief pour les législatives?

Faut-il rire quand on voit Mohamed Abbou du Courant démocratique, après avoir claqué la porte du Congrès pour la république (CpR), le parti de Marzouki, puis de la Troika, l'ex-coalition gouvernementale, se mettre soudainement a faire une campagne effrénée pour la candidature de ce même Marzouki en faisant de discrets appels du pied à Ennahdha?

Faut-il rire ou faut-il, plutôt, pleurer quand on voit Ahmed Nejib Chebbi, grand démocrate et grand militant anti Ben Ali, mais aussi grand perdant de toutes les batailles électorales, ramper à plat ventre devant Ennahdha, l'ennemi d'hier, pour espérer recueillir les suffrages de ses électeurs et abattre un candidat du même bord?

Faut-il pleurer quand au voit Mustapha Ben Jaâfar, estampillé militant-syndicaliste-social-démocrate et malheureusement transformé par Ennahdha en pantin sous forme d'un faire-valoir permanent, sonner le tocsin de la révolte anti Caid Essebsi et manigancer à outrance après son fiasco politique pour se présenter comme un candidat crédible à la présidence?

De messes basses en manigances, de conclaves en complots, ces candidats à la déchéance politique n'en finissent de perdre le peu de crédit qu'ils ont auprès du peuple tunisien dans leur quête jusqu'auboutiste du pouvoir, en faisant fi des règles les plus élémentaires du combat politique

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