Marzouki-Gbagbo-Banniere

En examinant de près les cas respectifs de Laurent Gbagbo et de Moncef Marzouki, on remarque qu'il y a de nombreuses similitudes entre les 2 hommes.

Par Moez Ben Salem

Laurent Gbagbo a été élu président de la République de Côte d'Ivoire en octobre 2000 et a dirigé ce pays pendant une décennie entière, marquée une corruption sans limite, par une grave dégradation des infrastructures du pays et par des violences politiques et ethniques qui ont culminé avec la guerre civile de 2004.

Ce n'est qu'en décembre 2010, après 6 reports, que Gbagbo a daigné enfin autoriser la tenue d'une élection présidentielle qui a vu la victoire de son grand rival Alassane Ouattara. Sauf que Gbagbo a refusé d'admettre les résultats des urnes et s'est cramponné au pouvoir par la force en s'aidant de ses milices violentes.

Il a fallu attendre plus de 4 mois de statu quo et plus précisément le 11 avril 2011 pour que Gbagbo soit finalement arrêté puis transféré à la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye.

En Tunisie, l'actuel président provisoire semble s'acheminer vers un scénario identique à celui de l'ex-président ivoirien. En effet, Marzouki, qui a choisi le même slogan de campagne que celui de Gbagbo, à savoir «On gagne ou on gagne», devait rester un an au palais de Carthage, mais il a déclaré, dès son «intronisation» par Ennahdha, que la transition politique devrait durer au moins 3 ans. Et il a eu ce qu'il voulait.

Ayant, entre-temps, pris goût aux fastes et aux privilèges liés à la présidence de la république, notamment un salaire mensuel de 30.000 dinars, il cherche désormais à s'accrocher par tous les moyens au pouvoir, n'hésitant pas à faire appel à des milices violentes et à des agitateurs extrémistes qui lancent des menaces de mort à peine voilées à l'encontre des autres candidats et plus particulièrement à celui qui fait figure de grand favori à cette élection.

Après la défaite fort probable de Marzouki, quel scénario verra-t-on en Tunisie? L'actuel président provisoire acceptera-t-il le verdict des urnes ou bien tentera-t-il de rééditer le scénario ivoirien? Ceux qui le connaissent bien disent qu'il est un accro du pouvoir, imprévisible, impulsif et ne reculant devant aucun excès pour satisfaire son égo surdimensionné.

Les Tunisiens doivent être vigilants, afin de parer à toutes éventualités!

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