Pourquoi l'ex-fan de Nelson Mandela, le Moncef Marzouki d'avant janvier 2011 marche-t-il sur les pas de Laurent Gbagbo depuis janvier 2012? La soif de pouvoir...
Par Mohamed Chawki Abid*
Marzouki a choisi le même slogan de campagne que celui de Laurent Gbagbo : «On gagne ou on gagne», en d'autres termes : «On gagne par les urnes, ou on gagne par la force». Ceci confirme encore une fois que les valeurs républicaines et les principes démocratiques ne figurent plus au centre de ses préoccupations.
Ayant longtemps profité de moult avantages au palais de la présidence de la république, il s'ingénie à s'accrocher au poste par tous les moyens, légitimes et illégitimes, allant jusqu'à mettre à contribution des milices violentes et à des sectes terroristes pour menacer son adversaire et effrayer ses concitoyens.
Lors de l'élection présidentielle ivoirienne de novembre 2010, le slogan de campagne de Laurent Gbagbo était «On gagne ou on gagne», une formule provocatrice. Cette conception a été immédiatement jugée inacceptable et dangereuse par l'opinion internationale, ce qui l'avait acculé à revenir au labo pour réviser son concept et sortir avec un nouveau produit: «Allons-y».
A la clôture des élections, il s'est opposé au verdict des urnes. Alors, on a compté et recompté les bulletins devant les caméras de télévision du monde entier et le résultat a été toujours le même: Alassane Ouattara a gagné, et doit gouverner.
Au terme de plusieurs manœuvres de résistance et de rébellion, la dernière astuce trouvée par Gbagbo consistait en le partage du pouvoir ou la division du pays entre le Nord et le Sud. Si on prétend être en démocratie représentative, on doit admettre que le fauteuil présidentiel ne se partage pas entre le vainqueur et le vaincu d'un scrutin présidentiel. Un point, à la ligne.
Revenons au Gbagbo de Carthage. A présent, ses assistants viennent de déposer un recours contre les résultats du 1er tour auprès afin de retarder le déroulement du second tour d'une semaine, soit le 28 décembre 2014 au lieu du 21 décembre.
Parallèlement, au fur et à mesure que le Front du salut national (FSN) se reconstitue, le locataire sortant réactive les clivages idéologiques, réanime le feu du régionalisme entre les 4 coins du pays, et sème la discorde entre les concitoyens.
Après le verdict des urnes du 28 décembre 2014, il n'est pas exclu qu'il puisse vendre l'argument des irrégularités pour annuler les résultats du scrutin et exiger l'organisation de nouvelles élections. «Ce faisant, on s'arrangera pour que le sortant gagne», pourraient murmurer ses lieutenants musclés.
Tout peut se produire à tout moment. Restons vigilants !
* Ingénieur économiste.
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