Caïd Essebsi était l'un des bâtisseurs de l'Etat tunisien moderne. Il est le mieux placé aujourd'hui pour parachever cet édifice par un socle démocratique fort.
Par Dr Mohamed Sahbi Basly*
La démocratie est une belle dame que tout le monde veut séduire... seulement certains s'y prennent très mal, tellement mal qu'elle risque de perdre aussitôt sa splendeur, sa substance et, en fin de compte, toute sa beauté originale.
C'est du moins ce qui est en passe de se produire à la dame démocratie, si on n'arrête pas cette dérive amorcée il y a deux semaines, au dernier virage de cette course infernale vers le suffrage populaire.
Cependant, c'est précisément parce qu'on est sur le point de réussir qu'il y a cafouillage près des buts alors qu'on est en passe de transformer l'essai.
Solidaires et unis dans les moments difficiles
La Tunisie a connu des moments difficiles à travers son histoire ancienne et récente, mais elle a toujours su garder raison, et, contrairement à ce que j'entends ici et la dans les médias, le peuple tunisien a toujours su être solidaire et uni dans les moments les plus tragiques, lorsque la menace de la dislocation de l'Etat ou le risque de division pointe à l'horizon.
Nous allons tous ensemble transformer l'essai, mais pour cela, il faut faire le bon choix, qui passe par la personne en qui les Tunisiens ont le plus confiance. Ils choisiront celle qui saura leur parler, qui les fera rêver, qui pourra leur tenir lieu de boussole, qui sera pour eux le refuge lorsque l'institution Tunisie est en proie a des hésitations.
Ce grand timonier qui saura éviter à la barque Tunisie le naufrage lorsque des vagues de toutes natures menacent son équilibre, les Tunisiens semblent l'avoir trouvé. Il s'agit de Beji Caid Essebsi (BCE).
Maintenant, on peut dire ce qu'on veut, discuter ses qualités ou ses defauts, tergiverser sur ses limites, énumérer ses erreurs – très marginales par ailleurs, mais qui d'entre les humains est parfait? –.
Cet homme fait rêver les Tunisiens, toutes classes confondues, les riches et les pauvres, les jeunes et les moins jeunes, les femmes plus que les hommes je dois l'avouer, du nord au sud, d'est en ouest... Que veut-on de plus?
L'homme de la situation d'aujourd'hui
Sans vouloir dire qu'il est l'homme providentiel, pour ne pas tomber dans les qualificatifs d'une autre époque, il demeure certainement l'homme de la situation d'aujourd'hui, comme il le fut d'ailleurs en octobre 2011, mais les méandres du pouvoir ont fait capoter, à l'époque, un espoir qu'on nourrissait tous pour garantir une meilleure transition démocratique .
BCE fait partie de la race des bâtisseurs. Il est certainement, avec beaucoup d'autres, un pionnier de la Tunisie indépendante et moderne. Si nous avons réussi la création d'un Etat depuis 1956, nous sommes en droit de parachever cet édifice par un socle démocratique fort aujourd'hui.
La route est encore longue parce que la Tunisie, aujourd'hui sous les projecteurs internationaux, est de nouveau enviée, alors qu'elle est en passe de réussir ce deuxième examen que certains ne souhaitent pas, mais qui fera d'elle sans nul doute un Etat démocratique et souverain en attendant d'être stable et prospère.
Pour toutes ces raisons, je voterai BCE, parce que son choix de société est le mien, parce que je partage sa perception de l'Etat et de la souveraineté de la Tunisie, parce que, comme lui, j'ai appris à construire, alors que d'autres sont passés maître dans l'art de démolir, je voterai en mon âme et conscience, parce que tout simplement, comme la majorité des Tunisiens, je lui fait confiance.
* Président du parti Al Mustakbal.
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