Caid Essebsi et Habib Essid Banniere

L'hésitation de Nidaa Tounes à former le nouveau gouvernement crée un environnement de doute, brouille les cartes et accroit la perplexité de ses électeurs.

Par Khaoula El Cadi*

J'étais parmi ceux qui en 2012 ont choisi de faire de la politique, persuadée par le fait que c'est principalement par ce moyen qu'il sera possible de faire changer les choses et mettre fin à la dérive qu'avait entamée la Tunisie, suite et en raison des résultats des élections du 23 octobre 2011.

Mon choix s'était porté tout naturellement sur Nidaa Tounes, cette formation nouvelle, étant donné que je faisais mes premiers pas dans ce domaine si vaste qu'est la politique.

Et ce fut fait!

Un parcours sans faute

En 2014, et à trois reprises, la victoire était au rendez-vous.

Lors des élections législatives, le programme économique, social et culturel de Nidaa Tounes était tellement bien fait que le défendre était un plaisir. La campagne électorale menée n'était finalement pas une simple mission de convaincre des électeurs de choisir mon parti plutôt qu'un autre, mais ce qui m'animait c'était surtout le fait que l'accès au pouvoir permettra la mise en place de ce programme.

Lors de la présidentielle, la campagne bien que difficile dans nos contrées, s'était assez bien déroulée, car nous avions l'avantage d'avoir le meilleur candidat.

D'ailleurs, j'avais espéré une présidentielle à un seul tour permettant un gain de temps, d'énergie et d'argent.

Finalement, il y a eu un deuxième tour. La Tunisie a eu avant la fin 2014 son Assemblée des représentants du peuple (ARP) avec une majorité relative pour Nidaa Tounes et son président de la république, candidat du même parti.

Dès lors, j'estime que nous nous sommes, en tant que Nidaistes, acquittés de notre devoir.

Depuis début Janvier 2015, nous étions dans la perspective de voir une formation gouvernementale à la hauteur de nos attentes et des tourmentes qu'a vécues le peuple Tunisien depuis 2012, et qui serait le premier signal fort lancé par Nidaa Tounes à tous les Tunisiens.

Un environnement de doute

Le vendredi 23 janvier, nous avons eu droit à une équipe gouvernementale qui n'a pas su convaincre et qui n'a pas pu prétendre au vote de confiance de la part de l'ARP.

Au jour d'aujourd'hui, ce gouvernement se fait toujours attendre et, entre-temps, le pays s'enfonce encore plus dans l'abîme.

Cette situation est pénible, non seulement parce que le temps nous est compté en tant que Tunisiens, mais également parce qu'une désillusion risque de s'installer chez des citoyens, et surtout parmi les jeunes, vis-à-vis du parti gagnant.

Cette hésitation de Nidaa Tounes crée un environnement de doute qui permet de brouiller les cartes, et cela est fort désolant car pouvant mener à mettre toutes les formations politiques dans un même sac.

Par ailleurs, notre frustration est amplifiée car notre élan de participation à la mise en place des plans de sauvetage est entravé par le retard enregistré dans la formation du gouvernement.

Que février 2015 soit sous le signe de l'audace de la compétence et de la confiance pour une Tunisie que nous voulons meilleure. «Fabihaythou tahya Tounes!»

* Citoyenne tunisienne de Djerba.

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