Mehdi Dridi écrit – Petite question rhétorique: quel est le rôle des partis politique dans une révolution purement populaire?


Beaucoup d’échos se font entendre aujourd’hui quant à la naissance, de manière continue, de partis politiques de tous noms, idéologies, couleurs mais aussi de droite, de gauche, de centre... et qui nous poussent à ne plus parler de système politique mais de boussole politique, une boussole qui semble loin de pouvoir indiquer le bon chemin a suivre au peuple. Comme dirait l’humoriste française Michele Bernier: «une boussole c’est bête : elle indique le Nord lorsque tout le monde préfère le Sud».

La spoliation de la révolution en coulisses.
Nous savons que les partis politiques sont une sorte d’aboutissement de l’activité associative. On ne peut guère imaginer le fonctionnement d’une société démocratique sans elle. Le mystère serait d’inverser cette relation. En effet, les gens doivent se demander comment, dans un pays ou le travail associatif et la société civile étaient inexistantes; ces partis, qui tels des champignons de forêt, pourraient voir le jour et en plus être crédibles.
Pourtant, ce trou dans le tissu associatif permet à certains mouvements de camper leurs priorités sur l’utilité commune qui est le fondement de la société civile. Afin d’illustrer cela, prenons l’exemple des représentants de ce fameux Comite du 14 janvier, et cette spoliation de la révolution qui se faisait en coulisses.
Il est à noter que dans les pays «démocratiques», les partis ne sont que les figurants d’une mosaïque politique, où cette même société civile est arbitre. Il serait donc utile de ne pas laisser ce phénomène de «partis-boom» et sa médiatisation devancer le rôle des associations, des mouvements citoyens, et des Ong..., qui sont les vrais moteurs d’une société responsable et douée d’un pouvoir de décision et d’instauration du système politique stable et répondant aux attentes populaires.
Comme il est d’autant plus important de noter qu’une société civile n’est pas une société sans différences, mais une société sans frontières intérieures, quand les partis usent de la mésentente sociale afin de se transformer en représentants d’une société sympathique où il n’est pas facile de faire réfléchir.

Un phénomène éphémère, nuisible et opportuniste
Quoi de pire donc pour ces politiques qui, ivres d’un système qui serait «partis pris», que de vivre le concept platonique de se voir gouverner par ses «subordonnes»?
Considérons ces subordonnés comme étant le peuple: ce peuple responsable qui, à travers une participation effective, pourrait développer une intégration et une conscience sociale, civique, politique et économique; ce peuple qui saurait que les hommes existent pour le bénéfice de la société, et non la société pour le bien-être de l’homme.
Le problème ne se limiterait donc plus au pic de la natalité de ces partis ni a leurs partis boomers. La vraie crainte serait de voir l’activité associative (seul vrai engagement de chaque citoyen dans la restructuration sociale) se faire doubler par un phénomène que l’on sait bien éphémère, mais qui a court terme pourrait s’avérer nuisible et opportuniste.
Face à cette menace implicite, le vrai challenge sera désormais de voir une société passer de revendications à actions sociales, à des fins populairement politique et non politiquement célèbres.