Nous avons assisté quelques jours après la révolution à la création du fameux Conseil de la protection de la révolution. Ce conseil a même demandé des prérogatives qui lui permettent de contrôler le gouvernement et d’imposer ses décisions tous simplement, et n’a pas hésité à instrumentaliser les jeunes révolutionnaires, les syndicalistes et les adeptes des mouvements islamistes pour faire le sit-in de la Kasbah 2 avec des demandes claires: la chute du gouvernement de Ghannouchi, l’assemblée constituante et le régime parlementaire.
Le pacte des loups affamés
Ce que la plupart des Tunisiens ignorent, c’est que ces demandes sont la synthèse d’un pacte conclu lors de la formation du fameux conseil où chacun des protagonistes devait trouver son compte.
Le Front 14-janvier et l’Ugtt ont enterré leurs vieilles querelles et se sont mis d’accord pour que la centrale offre le soutien de ses 525.000 adhérents à ce front microscopique contre l’oubli des malversations financières du bureau exécutif. Cet accord se manifestera dans les opérations musclées menées par des membres de ce front appuyés par des syndicalistes pour saboter les réunions d’autres partis et même de quelques associations.
Le mouvement Ennahdha veut faire dissoudre la constitution dans son ensemble, et ce pour relancer le débat sur le premier article et surtout en finir avec les articles 3 et 8 qui interdisent l’interférence entre la religion et la politique et interdit la formation de partis sur une base religieuse ou ethnique ou autre.
Les avocats ont réussi à exiger l’approbation de la nouvelle loi réglant leur métier leur permettant un monopole sur plusieurs activité et un vrai hold-up sur plusieurs autres corps tel que les huissiers et les conseillers fiscaux et surtout avoir une immunité lors de leurs plaidoiries. A cela s’ajoute la désignation de Me Kilani comme candidat de ce conseil aux prochaines élections présidentielles.
Les organisations de la société civile membres de ce conseil sont toutes étroitement liées et n’ont pas une décision libre vu que leurs membres appartiennent aux parties déjà citées.
Tous les autres partis politiques signataires veulent faire chuter les formations de la gauche progressiste, le Parti démocratique progressistes (Pdp) et Ettajdid, qui faisaient partie de ce gouvernement et marquer ainsi des points contre de grands rivaux.
Islamistes et communistes même combat
La chute du gouvernement et l’annonce de l’élection de l’assemblé constituante n’ont fait que réconforter ces manœuvriers de la politique et ils ont tout de suite commencé à chercher encore à déstabiliser la transition et à imposer encore leur volonté à tout un pays. A cet effet, ils ont commencé à saboter les travaux de l’Instance de réalisation des objectifs de la révolution en critiquant sa composition et en exigeant :
1- l’élargissement de l’Instance pour inclure les représentants des conseils régionaux autoproclamés de protection de la révolution;
2- l’exclusion de quelques personnalités qui étaient proches de l’ancien régime;
3- le contrôle de l’activité du gouvernement;
4- l’exclusion des anciens Rcdistes de la candidature à la constituante.
Ce que plusieurs personnes ignorent c’est que c’est un stratagème bien élaboré pour servir les intérêts des extrémistes de tout bord conjugué à une mobilisation de la rue encore une fois pour influencer les décisions. En effet, les comités régionaux et locaux de protection de la révolution sont constitués en majorité d’islamistes, de communistes et de marginaux soigneusement sélectionnés, soit une belle brochette de 24 voix servant à l’agenda politique des extrémistes.
Les familles des martyrs de la révolution, avec tout le respect que nous devons aux martyres, leur sacrifice ne donne pas le droit à leurs familles de peser plus que les autres sur le destin du pays. Avec ce genre de pratique, digne des dictatures, on instaure une forme de marchandage sur le sang des martyrs, alors qu’il n’y a pas d’hiérarchie dans la souffrance.
L’inclusion de toutes ces personnes, on l’a compris, permettra de peser sur le vote pour le choix du mode électoral. Or, les extrémistes veulent une proportionnelle intégrale pour pouvoir peser au sein de l’assemblé constituante et imposer leur volonté.
Une mise en scène médiocre
Les 70 voix supplémentaires serviront à impose un découpage électoral qui favorisera les régions intérieures sous prétexte que ce sont elles qui ont provoqué la révolution, mais le but est, en fait, de se donner plus de sièges avec des régions en plein désarroi, influencées et instrumentalisées par les extrémistes. Ce sont les êtres humains qui votent et pas les pierres, doit-on rappeler.
L’exclusion des anciens Rcdistes ne répond pas à un souci de justice, mais elle permet tout simplement aux extrémistes de se débarrasser d’adversaires de taille avec un électorat qui devra basculer quelque part. Des rumeurs circulent d’ailleurs selon lesquelles les Rcdistes ont reçu des consignes de voter Ennahdha si Morjane, Jegham et les autres sont exclus des élections.
Nous espérons que tous ces éclairages permettront à nos chers compatriotes d’ouvrir les yeux et de bien mesurer le danger imminent qui guette notre pays : celui représenté par des partis politiques avec des idéologies et des pratiques totalement anti-démocratiques et qui se présentent comme de fervents défenseurs de la démocratie, tout en continuant de semer le chaos pour faire échouer la transition démocratique.
Notre devoir à tous est de dire non à cette hypocrisie et à cette mise en scène médiocre et de nous dresser, tous unis contre ce stratagème dangereux.
Tunisie. Les protecteurs de la révolution à la manœuvre
Hazem Bouajina écrit – Des forces politiques radicales, islamo-gauchistes, sont à la manœuvre pour brouiller les cartes, empêcher la transition pacifique et imposer leurs agendas particuliers.
Nous avons assisté quelques jours après la révolution à la création du fameux Conseil de la protection de la révolution. Ce conseil a même demandé des prérogatives qui lui permettent de contrôler le gouvernement et d’imposer ses décisions tous simplement, et n’a pas hésité à instrumentaliser les jeunes révolutionnaires, les syndicalistes et les adeptes des mouvements islamistes pour faire le sit-in de la Kasbah 2 avec des demandes claires: la chute du gouvernement de Ghannouchi, l’assemblée constituante et le régime parlementaire.
Le pacte des loups affamés
Ce que la plupart des Tunisiens ignorent, c’est que ces demandes sont la synthèse d’un pacte conclu lors de la formation du fameux conseil où chacun des protagonistes devait trouver son compte.
Le Front 14-janvier et l’Ugtt ont enterré leurs vieilles querelles et se sont mis d’accord pour que la centrale offre le soutien de ses 525.000 adhérents à ce front microscopique contre l’oubli des malversations financières du bureau exécutif. Cet accord se manifestera dans les opérations musclées menées par des membres de ce front appuyés par des syndicalistes pour saboter les réunions d’autres partis et même de quelques associations.
Le mouvement Ennahdha veut faire dissoudre la constitution dans son ensemble, et ce pour relancer le débat sur le premier article et surtout en finir avec les articles 3 et 8 qui interdisent l’interférence entre la religion et la politique et interdit la formation de partis sur une base religieuse ou ethnique ou autre.
Les avocats ont réussi à exiger l’approbation de la nouvelle loi réglant leur métier leur permettant un monopole sur plusieurs activité et un vrai hold-up sur plusieurs autres corps tel que les huissiers et les conseillers fiscaux et surtout avoir une immunité lors de leurs plaidoiries. A cela s’ajoute la désignation de Me Kilani comme candidat de ce conseil aux prochaines élections présidentielles.
Les organisations de la société civile membres de ce conseil sont toutes étroitement liées et n’ont pas une décision libre vu que leurs membres appartiennent aux parties déjà citées.
Tous les autres partis politiques signataires veulent faire chuter les formations de la gauche progressiste, le Parti démocratique progressistes (Pdp) et Ettajdid, qui faisaient partie de ce gouvernement et marquer ainsi des points contre de grands rivaux.
Islamistes et communistes même combat
La chute du gouvernement et l’annonce de l’élection de l’assemblé constituante n’ont fait que réconforter ces manœuvriers de la politique et ils ont tout de suite commencé à chercher encore à déstabiliser la transition et à imposer encore leur volonté à tout un pays. A cet effet, ils ont commencé à saboter les travaux de l’Instance de réalisation des objectifs de la révolution en critiquant sa composition et en exigeant :
1- l’élargissement de l’Instance pour inclure les représentants des conseils régionaux autoproclamés de protection de la révolution;
2- l’exclusion de quelques personnalités qui étaient proches de l’ancien régime;
3- le contrôle de l’activité du gouvernement;
4- l’exclusion des anciens Rcdistes de la candidature à la constituante;
Ce que plusieurs personnes ignorent c’est que c’est un stratagème bien élaboré pour servir les intérêts des extrémistes de tout bord conjugué à une mobilisation de la rue encore une fois pour influencer les décisions. En effet, les comités régionaux et locaux de protection de la révolution sont constitués en majorité d’islamistes, de communistes et de marginaux soigneusement sélectionnés, soit une belle brochette de 24 voix servant à l’agenda politique des extrémistes.
Les familles des martyrs de la révolution, avec tout le respect que nous devons aux martyres, leur sacrifice ne donne pas le droit à leurs familles de peser plus que les autres sur le destin du pays. Avec ce genre de pratique, digne des dictatures, on instaure une forme de marchandage sur le sang des martyrs, alors qu’il n’y a pas d’hiérarchie dans la souffrance.
L’inclusion de toutes ces personnes, on l’a compris, permettra de peser sur le vote pour le choix du mode électoral. Or, les extrémistes veulent une proportionnelle intégrale pour pouvoir peser au sein de l’assemblé constituante et imposer leur volonté.
Une mise en scène médiocre
Les 70 voix supplémentaires serviront à impose un découpage électoral qui favorisera les régions intérieures sous prétexte que ce sont elles qui ont provoqué la révolution, mais le but est, en fait, de se donner plus de sièges avec des régions en plein désarroi, influencées et instrumentalisées par les extrémistes. Ce sont les êtres humains qui votent et pas les pierres, doit-on rappeler.
L’exclusion des anciens Rcdistes ne répond pas à un souci de justice, mais elle permet tout simplement aux extrémistes de se débarrasser d’adversaires de taille avec un électorat qui devra basculer quelque part. Des rumeurs circulent d’ailleurs selon lesquelles les Rcdistes ont reçu des consignes de voter Ennahdha si Morjane, Jegham et les autres sont exclus des élections.
Nous espérons que tous ces éclairages permettront à nos chers compatriotes d’ouvrir les yeux et de bien mesurer le danger imminent qui guette notre pays : celui représenté par des partis politiques avec des idéologies et des pratiques totalement anti-démocratiques et qui se présentent comme de fervents défenseurs de la démocratie, tout en continuant de semer le chaos pour faire échouer la transition démocratique.
Notre devoir à tous est de dire non à cette hypocrisie et à cette mise en scène médiocre et de nous dresser, tous unis contre ce stratagème dangereux.