Rafik Souidi écrit – Contrairement à l’Italie qui a subi le fascisme mais a combattu la corruption et la mafia, la Tunisie a malheureusement subi et le fascisme et la mafia.
Wikipédia définit le fascisme comme étant un «mouvement politique s’appuyant sur un pouvoir fort, les métiers organisés en corporations, l’exaltation du sentiment nationaliste, le rejet des institutions légales et libérales, la répression de l’opposition et un contrôle politique extensif de la société civile».
Wikipédia ajoute que «l’idéologie fasciste est fondée sur:
- le nationalisme;
- le culte du chef;
- l’encadrement de la population;
- le centralisme de l’Etat, le parlement n’étant qu’une chambre d’enregistrement;
- l’embrigadement des masses;
- la propagande».
Depuis son accession à l'indépendance, la Tunisie a fait l’amère expérience de toutes ces dérives anti-démocratiques.
Nous avons en particulier subi un Etat policier liberticide, un parti unique omniprésent et exclusif, une justice arbitraire et une propagande mensongère.
- L’Etat policier s’est appuyé sur un appareil sécuritaire répressif et pléthorique – on parlait de 120.000 hommes – dont les effectifs ont quadruplé depuis le 7 novembre 1987. Cet appareil s’est illustré par le recours systématique à la torture, la répression sauvage à balles réelles de la contestation civile et la délation vile et honteuse.
- La centralisation excessive et étouffante de l’Etat et de sa bureaucratie tatillonne, envahissante et corrompue.
- Un parti-unique également pléthorique et tentaculaire – il se prévalait de 2 millions de membres –, détenteur de passe-droits, qui a monopolisé tous les rouages du pouvoir dans le pays et investi tous les corps de la société civile et dont les milices clandestines étaient étroitement liées à la police politique.
- Un système judiciaire gangrené par la corruption et la compromission, qui a failli lamentablement dans sa mission de protéger les droits élémentaires des honnêtes citoyens et qui a souvent absout les criminels quand il ne condamnait pas d’innocents tunisiens à la prison voire à la peine capitale.
- Des médias serviles et manipulateurs virtuoses du «bendir» et de la mascarade, entièrement dévoués à la célébration du chef.
Ce régime fasciste s’est souillé davantage, après le 7 novembre 1987, en disparaissant de la scène internationale et en acceptant la tutelle franco-italienne pour s’adonner en toute impunité au pillage des richesses du pays pour le compte d’un clan et de ses complices.
En Italie, le fascisme avait eu pour rare mérite de combattre la corruption et la mafia.
En Tunisie, nous avons malheureusement subi à la fois le fascisme et la mafia.