Samih Cherif écrit – Et si le ver était dans le fruit vénéneux de l’énergie nucléaire civile? Les Saoudiens ne sont pas les seuls à craindre les centrales nucléaires situées à leurs frontières.


Les Al Saoud s’égosillent depuis des mois à prévenir d’un risque d’explosion à la centrale nucléaire iranienne de Bouchehr située juste sous leur barbe, et des conséquences d’un tel événement sur toute la région du Golfe et sur le reste du monde.

Un ver informatique dans les systèmes industriels
Les Iraniens, tout contents et fiers, avaient prévu de mettre la centrale en marche le 25 janvier de cette année, et ce malgré les risques sérieux de compromission des systèmes informatiques de contrôle du réacteur dus à Stuxnet, un ver informatique qui espionne et reprogramme les systèmes industriels dont ceux des centrales hydro-électriques ou nucléaires.
Ce ver, que les Iraniens croyaient avoir éradiqué dès la première vague d’attaques de juin 2010, leur est revenu muté et bien en forme. Les mollahs n’y auraient vu que du feu si les ingénieurs russes présents sur site ne s’en étaient pas mêlés. Il a fallu que l’ambassadeur russe auprès de l’Otan, Dimitri Rogozine l’ouvre bien grand et avoue que les systèmes de la centrale présentent toujours des failles et qu’un deuxième Tchernobyl est à craindre, tout en demandant au passage une enquête de l’Otan sur les risques encourus. Ahmadinejad, non sans mal, a dû avaler sa fierté et se résigner à maintenir le réacteur à l’arrêt au moins jusqu’en mai.

Quand les Russes s’en mêlent
La volonté de M. Rogozine d’impliquer l’Otan semble avoir plusieurs objectifs. Tout d’abord celui de montrer patte blanche aux autres puissances nucléaires qui doutent des fins civiles du projet iranien, ensuite celui de décharger la Russie du poids de la responsabilité qui pèse sur elle du fait que la centrale est de conception russe tout en se donnant l’occasion au passage de pouvoir faire porter le chapeau à ceux qui sont derrière Stuxnet, dans le cas où le ver se mettrait à faire des siennes.
Le nucléaire étant dans l’air du temps, cette affaire ne peut pas laisser indifférent et soulève un bon nombre de questions sur la sécurité des centrales existantes un peu partout dans le monde d’une part et sur l’avenir du nucléaire comme choix énergétique d’autre part.
Qui peut dire aujourd’hui combien de centrales sont véritablement sécurisées? Celle de Fukushima ne l’était apparemment pas et les tremblements de terre et les tsunamis ne sont pas les seules menaces semble-t-il.
Les grandes puissances n’ont qu’à bien se tenir, un petit ver peut vous foutre en l’air, surtout quand vous n’allez pas dans le «bon sens».

Source: ‘‘Mental Madness’’.

* Les titre et intertitres sont de la rédaction.