Ali Ben Mabrouk écrit – Décidément, 2011 commence mal pour les leaders sanguinaires arabes. Après Ben Ali, Moubarak et Ben Laden, tous «finis», d’autres  sont sur des sièges éjectables: Kadhafi, Assad et Salah.


Oussama Ben Laden, le  terroriste le plus recherché du monde est mort et personne n’a assisté à ses funérailles. L’homme, le plus puissant de la planète, celui qui a ébranlé l’Amérique et a obligé George W. Bush à passer la nuit du 11 septembre 2001 à la belle étoile, est jeté à la mer comme un vulgaire pirate du 16ème siècle. Une scène plutôt pittoresque qui nous plonge dans les films d’aventures qui relatent la vie des grands voyageurs comme Thomas Cook ou Christophe Colombe.

Une "mort" depuis longtemps consommée
L’on peut se demander à quoi rime cette hâte de vouloir en finir au plus vite avec le cadavre d’un homme qui a (pratiquement) cessé d’exister depuis ce fameux 11 septembre 2001. L’homme aurait accompli ce jour-là son plus grand coup de l’histoire. Il ne pouvait plus aspirer à un exploit plus dévastateur. Il était tellement traqué dans tous ses faits et gestes que ses apparitions à la télévision sont devenues de plus en plus rares et les quelques images qu’on voit de temps en temps semblent être tirées de l’archive. Pour le monde entier Oussama Ben Laden est mort dès le moment où il n’est plus en mesure d’être d’aucune menace pour l’humanité.
Ce que les Américains ont voulu nous montrer le lundi 2 mai est bien réel mais rien ne prouve que Ben Laden soit parmi les victimes de leur raid pakistanais. D’ailleurs on n’a pas vu de cadavres, corps mutilés ou blessés graves. On doit se contenter des affirmations du président Obama qui annonce dans un ton clair et net que Ben Laden est bel et bien mort, exécuté par une balle dans la tête et jeté dans la mer comme le veut la tradition musulmane. Seulement il a oublié de mentionner le nombre de personnes qui l’ont accompagné vers sa dernière destination.
La fin de Ben Laden est un évènement historique tellement attendu par toute l’humanité car tant qu’il était vivant la menace terroriste restait à son apogée. On peut dire que le président Obama nous a délivrés d’un lourd fardeau. C’est un exploit qui s’ajoute à toutes ses performances, il a réussi là où son prédécesseur a échoué. Cela va compter pour sa cote de popularité lors des sondages au moment où il s’apprête à briguer un second mandat.

Pas de scalp du vaincu
Il se peut que le président Obama n’ait pas voulu choquer le monde entier avec des images sanglantes. Il n’a nullement le besoin d’exhiber la tête tranchée de son pire ennemi. D’après le directeur de la Cia, les images de Ben Laden mort sont atroces. On n’est plus au temps où le vainqueur arrache le scalp du vaincu pour le garder dans son présentoir comme signe d’exploit accompli comme on collectionne de nos jours les médailles, les diplômes ou les oscars. Heureusement que maintenant il y a la télévision qui peut toujours ressusciter tous les évènements et qui, pour une raison ou une autre, on a voulu ne pas les diffuser.
Certaines rumeurs ont circulé et qui disent que Ben Laden est mort depuis belle lurette et que les Etats-Unis étaient au courant de sa mort. Seulement le mouvement Al Qaida ne voulait pas divulguer cette vérité de peur de perdre son pouvoir sur l’esprit des Américains. Tant que Ben Laden était vivant la menace terroriste persistait encore et le mouvement jouit d’un certain statut particulier. Aujourd’hui, après l’annonce officielle de sa mort, personne ne peut revenir en arrière pour contredire l’autre. Reste à savoir pourquoi a-t-on attendu jusqu’à ce dimanche pour annoncer la mort du chef terroriste? Existe-t-il un lien avec tout ce qui se passe en Libye? Il est clair que pour ébranler ce Kadhafi la méthode semble être la mieux indiquée. Tout le monde se rappelle du revirement aperçu chez le guide libyen après l’exécution de Saddam et sa métamorphose allant jusqu’à avouer sa complicité dans l’affaire de Lockerbie.
Décidément l’année 2011 commence très mal pour les leaders sanguinaires arabes. Après Ben Ali qui a échappé au lynchage de justesse, Moubarak qui simule la maladie grave pour échapper à la prison, Ben Laden est exécuté et jeté à la mer, et la liste est encore longue. Les Kadhafi, Assad et Salah ne doivent pas se sentir en sécurité. Ils ont intérêt à dégager la voie sinon ils vont connaitre le même sort que Ben Laden, à savoir mourir loin de leur patrie, et n’auront pas la chance d’être ensevelis comme des musulmans.