Rafik Souidi écrit – Pour une renaissance de l’Ifriqiya avec une Fédération des Etats d’Afrique du Nord, constituée de la Tunisie et de la Libye, et bientôt l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie.


Le paysage politique et institutionnel actuel de la Tunisie ressemble à s’y méprendre à celui de la Libye avec des comités locaux de protection de la révolution dans la plupart des villes et quartiers du pays, un Conseil national de protection de la révolution, un vide constitutionnel, des partis politiques exsangues, des milices sorties de nulle part, des médias propagandistes, un appareil judiciaire à reconstruire, un parlement inexistant...

Une opportunité historique
Il ne reste plus que les armes se taisent et que le Roi des Rois d'Afrique déguerpisse au fin fond du Sahara, ce qui ne saurait tarder, et on sera, Tunisie et Libye, dans la même problématique, à savoir, construire un Etat de droit et une démocratie souveraine.
Ceci est une opportunité historique que nous devons saisir, Tunisiens et Libyens, pour nous unir dans le cadre d’un Etat Fédéral et édifier ensemble cette démocratie.
Les complémentarités des deux territoires sont évidentes sur le plan économique ainsi que les similitudes sociales. Aussi, l’intégration serait le meilleur remède contre le chômage, la pauvreté, le sous-développement, le retard technologique, l’émigration ou la dépendance extérieure. En outre, il n’y a aucune barrière géographique, linguistique, ethnique ou religieuse et les peuples se connaissent et s’apprécient mutuellement comme en témoigne le formidable élan de solidarité des villes du sud tunisien en réponse à l’exode de milliers de familles libyennes venues trouver refuge en Tunisie.

Une locomotive de la zone Mena
Cet ensemble de 17 million d’habitants représenterait un Pib en parité pouvoir d’achat (Ppa) d’environ $200 milliards et nul doute que la croissance économique y serait extrêmement vigoureuse, probablement à deux chiffres sur une très longue période. Cette économie pèserait plus de $500 milliards dans les 10 ans et serait la locomotive de la zone Mena.
Dans un cadre fédéral souple et juste, nous pourrions répondre aux diverses craintes et conserver sereinement nos particularismes pour faire renaître l’ancienne Ifriqiya dans le cadre d’une Fédération des Etats d'Afrique du Nord... en attendant que nos frères Algériens, Marocains et Mauritaniens nous rejoignent et prennent le train révolutionnaire et démocratique en marche.