Pr Ahmed Miraoui écrit - A propos de la controverse sur les élections dans les établissements d’enseignement supérieurs.


Présentée comme la proposition du syndicat de base de l’enseignement supérieur, l’élection du doyen ou du directeur à partir de tous les grades de l’enseignement supérieur mais aussi directement élu par l’ensemble des corps de l’enseignement supérieur est une aberration irresponsable.

Une loi insensée
C’est une proposition populiste, qui émane d’un syndicat non représentatif qui a avalé l’autre syndicat des maîtres de conférences et professeurs contre son gré. Le syndicat de base des enseignants universitaires veut imposer une loi sur les élections dans les établissements universitaires qu'on ne peut qualifier que de précipitée et non partagée par tout le corps enseignant.
Drôlement, cette proposition rentre dans la catégorie des actions de ceux qui veulent profiter de la révolution parmi les politiques et les syndicalistes pour imposer une loi insensée qui relève de complexes personnels.
Maintenant, Sami Aouadi introduit cette proposition, sans consultation de la base, après un accord précédent avec son ami Ahmed Brahim, ancien ministre de l’Enseignement supérieur et secrétaire général du mouvement Ettajdid, sans se soucier des principaux problèmes de l’enseignement supérieur dont le niveau scientifique et le manque d’engagement de certains de ses acteurs…
Sur le plan de la méthodologie, cette approche est totalement fausse. Mettre en concurrence des grades d’enseignants complémentaires est préjudiciable à la bonne marche de l’université.
En effet, après une certaine expérience de la vie professionnelle et un engagement dans le métier d’universitaire (enseignant et chercheur), l’enseignant du collège B passera après validation de son parcours au collège A, et c’est une consécration qui le mettra en confiance pour apprendre à gérer un établissement universitaire et il ne s’agit nullement d’une bataille entre deux grades d’un même métier...

Le syndicat joue avec le feu
Peut-on diriger un établissement universitaire de grande taille alors qu’on n’a pas le droit de diriger un laboratoire de recherche ou d’assister à un jury de thèse. Mieux encore, alors qu'on a une carrière à construire sous l’encadrement de ses paires du collège A.
Le syndicat est en train de jouer avec du feu en mettant les enseignants les uns contre les autres – la démocratie ne s’arrête pas aux élections mais elle sera grandie par la gestion collective et c’est ce qui se passe déjà dans nos départements et nos conseils.
Il est vrai qu’il y a des choses à revoir mais pas de cette façon – finalement on ne va rien inventer... c’est un faux débat. En ce moment, on ne peut que nous remettre à la sagesse du ministère et des représentants des structures universitaires dont principalement le conseil des universités pour éviter la précipitation et s’engager dans des procédures qui ne serait du ressort d’un gouvernement provisoire.
Cette affaire serait-elle le prélude à la création d’un autre syndicat des enseignants du supérieur dans le cadre d’une nouvelle centrale?

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Quelle représentation syndicale pour les enseignants du supérieur en Tunisie?

Pr Ahmed Miraoui écrit - A propos de la controverse sur les élections dans les établissements d’enseignement supérieurs.

Présentée comme la proposition du syndicat de base de l’enseignement supérieur, l’élection du doyen ou du directeur à partir de tous les grades de l’enseignement supérieur mais aussi directement élu par l’ensemble des corps de l’enseignement supérieur est une aberration irresponsable.

Une loi insensée

C’est une proposition populiste, qui émane d’un syndicat non représentatif qui a avalé l’autre syndicat des maîtres de conférences et professeurs contre son gré. Le syndicat de base des enseignants universitaires veut imposer une loi sur les élections dans les établissements universitaires qu'on ne peut qualifier que de précipitée et non partagée par tout le corps enseignant.

Drôlement, cette proposition rentre dans la catégorie des actions de ceux qui veulent profiter de la révolution parmi les politiques et les syndicalistes pour imposer une loi insensée qui relève de complexes personnels.

Maintenant, Sami Aouadi introduit cette proposition, sans consultation de la base, après un accord précédent avec son ami Ahmed Brahim, ancien ministre de l’Enseignement supérieur et secrétaire général du mouvement Ettajdid, sans se soucier des principaux problèmes de l’enseignement supérieur dont le niveau scientifique et le manque d’engagement de certains de ses acteurs…

Sur le plan de la méthodologie, cette approche est totalement fausse. Mettre en concurrence des grades d’enseignants complémentaires est préjudiciable à la bonne marche de l’université.

En effet, après une certaine expérience de la vie professionnelle et un engagement dans le métier d’universitaire (enseignant et chercheur), l’enseignant du collège B passera après validation de son parcours au collège A, et c’est une consécration qui le mettra en confiance pour apprendre à gérer un établissement universitaire et il ne s’agit nullement d’une bataille entre deux grades d’un même métier...

Le syndicat joue avec le feu

Peut-on diriger un établissement universitaire de grande taille alors qu’on n’a pas le droit de diriger un laboratoire de recherche ou d’assister à un jury de thèse. Mieux encore, alors qu'on a une carrière à construire sous l’encadrement de ses paires du collège A.

Le syndicat est en train de jouer avec du feu en mettant les enseignants les uns contre les autres – la démocratie ne s’arrête pas aux élections mais elle sera grandie par la gestion collective et c’est ce qui se passe déjà dans nos départements et nos conseils.

Il est vrai qu’il y a des choses à revoir mais pas de cette façon – finalement on ne va rien inventer... c’est un faux débat. En ce moment, on ne peut que nous remettre à la sagesse du ministère et des représentants des structures universitaires dont principalement le conseil des universités pour éviter la précipitation et s’engager dans des procédures qui ne serait du ressort d’un gouvernement provisoire.

Cette affaire serait-elle le prélude à la création d’un autre syndicat des enseignants du supérieur dans le cadre d’une nouvelle centrale?