Dr Ghazi Bellasfar écrit – J’étais étonné et surpris quant j’ai appris le report des élections de la constituante. Puis un sentiment de peur m’a submergé, une peur pour mon pays, une peur pour notre révolution et notre avenir.
On va vivre encore cinq mois avec un gouvernement provisoire et non légitime, ce qui laisse la porte ouverte à tout débordement et à tout excès, et l’on risque d’assister à tout moment à un mouvement populaire devant un ministère avec le slogan «dégage».
Le président de la Haute instance indépendante pour les élections a déclaré que l’organisation de l’élection à la date prévue est techniquement impossible en deux mois ; ce qui est vrai.
Mais le constat que je fais, c’est que nous avons perdu deux mois avec le gouvernement Mohamed Ghannouchi. Et avec celui de Béji Caïd Essebsi, nous avons perdu un mois entre la discussion concernant l’article 15 du code électoral et la formation de la Haute Instance indépendante pour les élections.
Et la question que je pose est la suivante: pourquoi cette Instance n’a-t-elle pas été formée en même temps que celle pour la réalisation des objectifs de la révolution, car les deux pouvaient travailler en parallèle, l’une s’occupe de l’élaboration du code électoral et l’autre de l’aspect technique des élections?
Comme ça on n’aura pas perdu de temps. Mais est-ce que personne n’y a pensé ou ceci est-il prémédité? Dans la première hypothèse, tout le monde est responsable: le gouvernement et tous les partis, mais dans la deuxième hypothèse seul le gouvernement est responsable.
Alors qui est derrière ce retard et à qui va-t-il profiter, dans le cas où il profiterait à quelqu’un ou à une quelconque partie?
Et est-ce qu’on le saura un jour ou cela restera-t-il dans le flou total, comme en ce qui concerne beaucoup d’autres événements survenus dans le pays au cours des derniers mois?