Haykal Fakhfakh* écrit - L’écotourisme représente un nouveau produit potentiel et stratégique du secteur touristique. Il attire de plus en plus de voyagistes soucieux de l’environnement et surtout des militants écologistes ou des verts.


En Europe, on assiste a la création de véritables tours opérateurs qui s’activent dans le but de trouver de nouveaux débouchées, parcs et réserves naturelles pour augmenter leurs offres et gammes de produits.
La Tunisie, longtemps victime de sa réputation de destination «low cost» (ou pas chère) peine à trouver de nouveaux axes de développement pour diversifier son tourisme, malgré des efforts énormes pour la promotion de nouveaux produits touristiques.

Des infrastructures naturelles oubliées
Un changement de stratégie commerciale et une amélioration de l’image de la destination tunisienne s’impose aujourd’hui pour booster l’économie du tourisme.
La Tunisie dispose de nombreux parcs et réserves naturels vastes et riches en faune et flore mais leur exploitation est réduite au strict minimum sans parler de leur entretien.
Ces infrastructures naturelles longtemps oubliées au détriment des grandes stations balnéaires et des jungles en béton méritent aujourd’hui l’attention du gouvernement tunisien, notamment le ministère du Commerce et du Tourisme. L’investissement n’est pas énorme et les coûts sont très réduits. Quelques améliorations mineures au niveau des infrastructures des parcs peuvent donner du souffle et de la chance à une future exploitation, comme la création de petites cabanes pour abriter les touristes dans un cadre écologique.
S’ajoute à cela des randonnés et des trajets précis avec la mise à disposition des moyens de transport (quads, VTT, et le choix est large...) et pourquoi pas des services de montgolfières ou même des parcours pour les sports extrêmes au milieu de la nature...
Une fois l’infrastructure et le cadre d’accueil sont prêts , il suffit de faire la promotion de ces parcs et réserves naturels en invitant des agents des tours opérateurs tunisiens et étrangers pour découvrir le nouveau potentiel écologique de la Tunisie.
Il ne s’agit pas d’envisager de grands chambardements, mais de simples aménagements pour promouvoir un tourisme plus varié et plus adapté aux besoins des voyageurs.
Pour mieux découvrir le potentiel dont dispose la Tunisie, je dresse ici une liste des parcs et réserves naturelles de notre pays.
La Tunisie, par son appartenance au continent africain, bénéficie d’une faune et d’une flore assez riches. Elle dispose d’une dizaine de parcs nationaux, dont on peut citer les plus réputés.

Les parcs les plus réputés
Le parc national d’Ichkeul, qui s’étend sur 12.600 hectares, est inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco en tant que réserve de la biosphère. Situé au nord de Tunis, à 25 km de au sud de Bizerte, il est composé d’un lac, de marais et d’un massif montagneux. Ce paradis pour les oiseaux abrite des milliers d’espèces d’oiseaux migrateurs comme les oies cendrées, les canards siffleurs, les foulques, les cigognes. Passereaux, rapaces, reptiles, tortues et buffles ont également élu domicile dans ce parc. La flore du parc est très variée. On y trouve plus de 500 espèces de plantes. Juché au sommet d’une colline, un écomusée explique le fonctionnement de l’écosystème du parc.
Le parc national de Bou-Hedma se situe au centre de la Tunisie, à 85 km à l’est de Gafsa et à 105 km à l’ouest de Sfax, sur la chaîne Orbata-Bou Hedma de l’Atlas saharien. Sur ses 16.000 hectares cohabitent une centaine d’espèces d’oiseaux (autruches, loriots d’Europe, huppe fasciée, sirli du désert, hiboux grand duc, perdrix gambra...), des dizaines d’espèces de reptiles et de mammifères (caméléon, tortue grecque, tarentule, agame du désert, cobra, vipère, varan du désert, antilope addax, gazelle Dorcas, mouflon...). La principale espèce végétale du parc est l’acacia raddiana.
Le parc national du Chaâmbi, qui se trouve à 17 km à l’est de Kasserine, s’étend sur plus de 6.000 ha. Il renferme le plus haut sommet de la Tunisie qui dépasse les 1.500 m. On peut y voir des mouflons, des gazelles de montagnes, des sangliers ou encore des chacals et des chats sauvages.
A 195 km à l’ouest de Tunis, le parc national d’El Feïja a été créé afin de préserver le cerf de Berbérie. Ce parc se situe dans une région humide (la Khroumirie) où il neige souvent l’hiver alors que l’été la température peut atteindre 45°C. Le chêne-liège et chêne-zen recouvrent une bonne partie du parc.
Le parc national du Bou-Kornine se trouve au cœur d’un climat méditerranéen. Couvrant moins de 2.000 ha, le parc est à une vingtaine de kilomètres de Tunis. Le climat humide a permis le développement d’une forêt ainsi que de nombreuses espèces végétales: genévriers, cyclamens, tulipes, romarin... Côté faune, des sangliers, chacals, renards, chauve-souris, aigles, caméléons, tortues et couleuvres peuplent le parc.
Il y a également dans le pays une vingtaine de réserves naturelles, dont celle de Dar Chichou pour la protection des cerfs et les buffles, et d’Orba pour les gazelles et des autruches.
Ce sont autant de richesses qui sont peu (ou pas) exploitées sur le plan touristique. Et qui mériteraient de figurer dans les circuits mondiaux de tourisme vert.

* Etudiant tunisien à l’étranger.