Plusieurs voix féministes se sont élevées dernièrement, un peu partout dans le monde, pour demander l’abolition pure et simple de la prostitution. Cette pratique sociale et ancestrale est considérée par certaines de nos concitoyennes comme un système d’esclavage moderne où la femme subit toute sorte d’outrances orchestrées par des hommes sans scrupules. Vu sous cet angle là, qui assimile la prostitution à des scènes de films pornographiques, celle-ci devient synonyme de soumission totale, mais qu’en est-il dans la vraie vie?
Le désir instinctif de cohabitation temporaire
Certaines activistes sont allées jusqu’à demander à ce que les patients qui fréquentent ces belles de nuit soient tout aussi verbalisés. Elles oublient au passage que, parfois, les clients sont plutôt des femmes, car le besoin de cohabiter farouchement pendant une demi-heure n’est pas limité aux hommes qui admettent en toute circonstance avoir besoin de ce désir sexuel. Ce n’est pas le cas de la gente féminine qui a du mal à avouer la nécessité de chercher le plaisir charnel. Même chez les couples légalement mariés, c’est toujours le mari qui, en général, procède en premier avec les préliminaires. Chez la femme, il y a toujours réticence à aborder le sujet et il existe toujours la crainte de se voir repoussée et peut être traitée d’obsédée sexuelle.
Ce désir instinctif de cohabitation temporaire est passé par tous les âges et ce n’est pas aujourd’hui, à l’ère du numérique et des sites de rencontres, qu’il va disparaître. Grâce à l’internet et aux portables, les rencontres sont devenues plus fréquentes et les agences de call-girl prolifèrent un peu partout dans le monde. L’on peut se demander si ce sont les Tics qui favorisent ce genre de rencontres ou bien ce sont les envies et les fantasmes les plus imaginaires qui poussent les hommes parfois mariés et casés à fréquenter les professionnelles du sexe.
Beaucoup de sociologues se sont penchés sur les raisons qui poussent des hommes mariés à fréquenter surtout les filles de joie avec tous les désagréments qui s’ensuivent. Parmi ces désagréments – c’est un euphémisme – figure en première position le sida qui a causé la perte de plusieurs milliers de foyers.
Ni courtoisie hypocrite ni pudeur mensongère
Il est vrai que l’homme est, dit-on, polygame par nature, une seule femme au lit ne suffit pas à certains maniaques du sexe. D’ailleurs le fantasme le plus répandu chez les hommes, c’est de pouvoir orchestrer des situations à trois. Pareillement chez l’épouse fidèle, dont le rêve le plus absolu – mais le plus inavouable aussi – est de se taper son mari en présence de son cousin ou de son meilleur ami. Ces scénarios sont certes plausibles mais ils sont en réalité difficiles à concrétiser tellement nous vivons avec les préjugés.
Ce sont ces mêmes fantasmes qui poussent des hommes mariés à chercher du réconfort auprès des professionnelles du sexe qui disposent d’un atout considérable, celui d’être toujours disponibles. Elles ont aussi d’autres aspects qui les rendent plus attractives: elles n’affichent jamais aucune courtoisie hypocrite ou de pudeur mensongère. Elles sont vulgaires – quoique pas toujours – mais ses légèretés de comportement et de langage les rendent (presque) plus sympathiques. Leur franc-parler leur donne aussi plus d’attraits et assure un sentiment de convivialité que les hommes cherchent et ne trouvent pas – ou pas toujours – auprès de leurs fidèles épouses ou maitresses attitrées.
Ces bonnes femmes qu’on traite de tous les noms donnent souvent l’impression d’être dominées, soumises et maltraitées, alors qu’en fait, c’est le contraire qui est vécu à chaque instant de leur rencontre. Inutile de leur demander plus qu’elles ne sont disposées à donner. Il est hors de question qu’elles acceptent de s’adonner à des gâteries du genre qu’on voit dans les films pornographiques. Seule la position du missionnaire figure sur leur menu et il leur arrive de fumer pendant l’acte sexuel. En fin de compte ce sont leurs clients qui sont possédés et dépossédés de leurs sous et doivent obéir aux exigences de ces charmantes créatures parfois manipulatrices.
Qui a parlé d’esclavage moderne?
Celles qui parlent d’esclavage moderne peuvent se rassurer: dans le milieu de la prostitution, ce sont les hommes qui jouent la plupart du temps le rôle de la victime. Ils laissent leur argent et leur dignité et ils doivent en plus se contenter du peu qu’ils reçoivent en contrepartie. Depuis que le monde existe, les hommes ont toujours cherché la compagnie des professionnelles du sexe et ce n’est pas aujourd’hui que la donne va changer. Ce n’est pas parce que des femmes intellectuelles s’insurgent que tous les hommes vont porter la soutane. Dieu a créé la femme belle à son image et c’est pour cette raison que les hommes, grands prédateurs devant l’Eternel, ne cessent de la pourchasser.
Dans ce domaine, la théorie de Hegel selon laquelle le maître est, en réalité, l’esclave de son esclave, trouve une parfaire illustration.