Dr Lilia Bouguira écrit – Comment aimer d’un amour d’adolescent fou, fougueux et déraisonné, ce pays que je n’enorgueillis à la fois à haïr et à aimer.


Je ne sais ce qui me prend en ce moment mais je me sens tantôt flasque et démotivée tantôt spastique et pleine d’énergie. Une énergie qui se veut positive, bienfaitrice, créatrice pour ne penser qu’à la construction.
Construire ce pays que j’aime malgré tout et plus que tout, que je n’enorgueillis à la fois à haïr et à aimer.
Aimer comme dans un amour d’adolescent fou, fougueux et déraisonné qui souffle tout au passage irrationnel et exagéré.
Exagérant les faux pas de ceux qui le gouvernent, anticipant leurs moindres actions et «paranoïant» chaque fait. Faits troublants certes, s’accommodant d’un silence morbide des juges et des avocats et qui traîne plus long que nos vies, se confortant de la traîtrise de certains et s’alliant au diable et à ses démons.
Démoniaque est la politique qui reste capable de corruption, de manipulation, de
coups bas, de représailles et de meurtres de sang froid.
Froide est la couche de ce jeune homme qui ne se jettera plus dans les bras de sa mère parce que les griffes de la mort l’ont cueilli dans des bains de sang ou une tuerie ou encore de marbre est celle de ce bébé de six mois tant attendu tant espéré et qui meurt asphyxiée par la lacrymo dans un hammam dans des circonstances  des plus crapuleuses.
Crapuleux sont les vendredis haineux où les affrontements sont des plus sanglants entre mâtons et population.
Misérables sont les jours où les forces de l’ordre font classe morte devant le
passage à tabac des manifestants pacifiques par des «baltagyas» d’occasion.
Aimer comme dans un amour béni souple sans interdit juste les prières des aînés sur des décisions justes, une justice éclairée et le glass de la vérité.
Vérité absolue transparente diffusée sans censure ni prélèvement depuis le
soulèvement de mon peuple tellement pacifique et effacé.
Justice sans main basse, ni demi-mesure mais dans l’équité.
Aimer comme dans un amour d’adulte confortable bien assis dans des choix politiques véritables sans maquillage ni leurre ni combine ni truquage.
Urnes qu’on aura plus à sodomiser.
Chiffres qu’on aura plus à truquer.
Partis qu’on aura plus à corrompre.
Plus de théorie du complot plus de luttes répressives.
Plus de mesures drastiques.
Plus de régime de la terreur.
Plus de culte de la personnalité plus de Reich ni de führer.
Juste une démocratie sécurisée, plénière et sans compromis
Aimer comme dans un amour véritable nourricier vital, où l’enjeu est capital celui de nos vies, de notre patrie où les mémoires ne sont plus mnésiques, où la justice n'est plus  un trompe œil frappée de trop de souplesse, d’apathie, de beaucoup de dépendance et de non fait.
Juste la vérité et rien que la vérité!
Est-ce trop demander?