Dr Lilia Bouguira écrit – On peut être indépendant, aimer son pays et refuser de le laisser à de nouveaux vautours.


Depuis le début, j’ai été prise dans cette spirale infernale qu’est Facebook, ses tentacules de rêve et de médiatisation, d’intox et d’info, jamais pour la drague, toujours pour le nouveau.
Depuis quelques mois déjà, je pars à chaque fois qu’il m’est possible à l’affût des opportunités découvrir des pages nouvelles, visiter des connaissances, brimer certaines autres ou encore partager émois et avis sur telle ou telle question.
Depuis quelque temps, il m’a été doux de pousser la porte de certains jeunes aussi enflammés que jeunes, aussi têtus qu’acharnés souvent aux limites de l’emportement et de la colère..
J’avoue sans honte aimer ces terribles bras de fer.
J’adore avoir l’âme constamment chevillée à mon corps.
Depuis toujours, je me refuse à endosser l’étiquette d’asociale, de marginale, de jamais satisfaite et de toujours à redire.
Depuis toujours, je m’enflamme au quart de tour, refuse les demi mesures et mésallie le copinage.
Depuis toujours, j’affectionne les affrontements, apprécie les corps-à-corps et dénigre le chantage.
Depuis, je reste hostile, écœurée et frigide à toute forme d’alliance ou de parti.
Mais là, c’est de mon pays qu’il s'agit.
Son destin est en train de se réécrire, de se transformer, de se creuser dans la chair et le sang de ses enfants.
Je ne veux plus rester indifférente à ce traçage.
Je veux le marquer de mon empreinte et de celles de mes aimés.
Je ne veux plus rester spectatrice de son lynchage ni de son viol comme auparavant car il ne me sera plus donner de  nouvelle occasion pour le faire ni l’âge ni la force ne suivront.
Je veux le construire avec les miens, de nos propres mains sans annexions ni belligérants.
Je ne sais pas faire de la politique; je n’en ai ni la science ni la patience.
Je n’ai pas l’âme des dirigeants ni de celle des meneurs d’hommes.
Je ne sais pas bien me tenir ni me contenir.
Je n’ai ni les manières gantées ni un faible pour le velours.
Et pourtant, j’aime ce pays à en mourir.
Je l’aime à le diviniser, le rendre moi, me l’accaparer, refuser le partage, puis m’ouvrir et lui rendre sa liberté pour marcher dans ses contrées.
Je l’aime et je me refuse de le léguer à de nouveaux vautours.
Je l’aime et je ne veux d’aucun troc.
Juste lui et rien que lui!
Et lorsque, ce matin encore, je discutais de son avenir, mon fils écorché à sang par la contre-révolution qui convulse mon pays, m’affirme qu’il existe des possibilités de présentation d’indépendants aux élections du Majliss.
Et lorsque ce soir encore, des jeunes sur cette toile magnifique FB, que certains esprits mal éveillés continuent à menacer, proposent, avec toute la fébrilité de leur âge, de dresser des listes pour indépendants et faire partie de ce comité pour contrer les partis qui violeraient la patrie, j’ai su ce que finalement depuis toujours je voulais!
Etre indépendante et ne plus me cacher pour mourir!
Oui c’est ça rester indépendante et m’inscrire sur cette liste!
Oui c’est effectivement cela ce que je veux!