La suite n’est pas difficile à imaginer: la disparition pure et simple du code du statut personnel (Csp). Ce code unique dans le monde arabe, salué par tous et qui fait la fierté de la majorité des Tunisiens. Ce code que Bourguiba a eu le génie et l’intelligence politique d’imposer à une époque où même le simple fait de dévoiler ses cheveux était un geste sacrilège pour une femme. Ce code qui a fait de la Tunisie un exemple de modernité.
Duplicité et double discours
Certes «ils» vont démentir, et dire que le Csp est un acquis irréversible, qu'ils sont pour la modernité, pour un régime politique à la turque, et bla-bla-bla.
Ils vont s’inviter sur les plateaux TV, à la radio, dans les journaux, et montrer le visage rassurant d’un islam soi-disant moderne et en phase avec son époque. «Aie confiance», comme disait Kaa le serpent hypnotiseur dans le ‘‘Livre de la Jungle’’. La duplicité et le double discours.
Mais derrière tout cela, il y a le vrai discours, celui tenu dans les réunions nocturnes ou lors des meetings qui rappellent ceux du Fis de Ali Belhadj au stade 5-Juillet d’Alger dans les années 90. Les prêches enflammés ponctués d’«Allahou Akbar!» vengeurs et rageurs. Comme si l’on préparait une guerre sainte, une guerre opposant les vrais musulmans aux «autres», les «kouffa » de tous bords, les impies.
Que nous réserve le scrutin du 17 octobre?
Ce discours est celui d’un salafisme pur et dur, qui prône un retour aux valeurs ancestrales, celles de la charia.
Coupons les bras des voleurs, lapidons sur la place publique les catins coupables d’adultère, fermons les maisons closes et les bars, interdisons l’alcool, la musique, le cinéma, etc., toutes ces pratiques sataniques importées de l’Occident maléfique et pervers: voilà le programme politique d’Ennahdha. Celui qui ne sera certes jamais totalement dit, mais sûrement imposé une fois arrivés au pouvoir.
Mais nous allons attendre le 17 octobre pour le vérifier, n’est-ce pas?