Lilia Bouguira écrit – Combien faudra-il offrir encore de nos enfants pour assouvir les intérêts de nos prédateurs dans ce film d’horreur avec beaucoup d’angoisse et de sang?


Quelqu’un m'a dit aujourd’hui que j’étais un tantinet comme alarmiste, cela me
ramène à ma finitude.
Une autre personne sur facebook que j’affectionne particulièrement, une grande gueule quoique frêle et jolie, me souffle les machinations politiques dans les pensées criminelles de Winston Smith, cela me ramène encore à ma finitude.
Un ami pas très loin de Metlaoui me raconte l’horreur et l’innommable, cela me
ramène encore à ma finitude.
Six  morts des Awled Bouyahya et six des Jeridia et un autre d’une autre famille.
Tel est le bilan sinistré, sans compter les blessés, d’une soi-disant guerre civile entre deux clans voisins pour des différends cruciaux d’embauche.
Je veux bien mordre au morceau mais pourquoi maintenant et surtout où est notre police si vaillante et si répressive comme elle nous a si bien habitués?
Louange au seigneur, elle a décidé de ne pas intervenir, semble t-il!
Que viendra-t-elle faire dans un problème si intime presque de famille?
Nos bourges des banlieues huppées s’activent dans des dilemmes qui tiennent de l’aberration.
D’autres se pressent de situations atones spastiques aux limites de la paranoïa, de l’égocentrisme et de l’aveuglement.
La majorité silencieuse savoure la plénitude, éructe le malsain et est plus que jamais des plus dévorantes de ce qui reste encore à engloutir.
Notre gouvernement sur le modèle du «makloue», le déchu, le malade, le pervers, le lâche, le suceur de sang, le tortionnaire, le criminel, le bandit, le petit, le cancre, l’arriviste, le dangereux, le machiavélique, le démon, le diable, et je ne veux que personne ne m’arrête, car c’est le seul modèle qu’il ait toujours connu, copie et colle ses positions.
A chaque fois que cela barde, que des affrontements ont lieu, notre
gouvernement de transition nous sort la thèse des félicitations et des honneurs des héros de la Tunisie pour nous arracher à toute amertume de la situation du pays.
Un Meloulli à l’honneur contre une Ons Jabeur…
Deux grands que je salue et félicite au passage. Ils ne se permettraient point
de faire de leur personnes une ombre une tâche conspiratrice sur les événements
de Metlaoui.
Jamais ils ne le permettraient bien au contraire, ils n’hésiteraient pas à mettre leur victoire au service des bains de sang, pour arrêter le carnage, pour dire combien ils seraient heureux d’aider et faire bonne figure.
Après le scoop des héros, il nous avancera comme son Zaba l’antithèse des
terroristes, des salafistes, des dettes, des conspirateurs puis le fameux «Ghaltouni» (On m’a trompé) en finish.
Ce qui me chiffonne le plus, c’est le black-out de la part de notre gouvernement,
soit qu’il compatit, alors l’heure est grave, soit qu’il est frappé de cécité et
de démence.
Vu leur moyenne d’âge, je n’ai pas de grand doute…
Ce qui me rend malade, tuméfie mes angoisses et me renvoie à ma finitude, ma
faiblesse et ma mort, c'est le sang froid avec lequel on abat les criminels de la pensée.
Combien ce film d’horreur durera-t-il?
Combien ce scénario à l’américaine sinistrera-t-il?
Combien faudra-il offrir encore de nos enfants pour assouvir les intérêts de nos
prédateurs?
A tout bon entendant, il est une heure où la folie est raison, la pensée criminelle une mission.