Jamel Dridi écrit – A propos des pourrinalistes, ces journalistes mercenaires devenus des Che Guevara de la plume, et du ministère de l’Inté-peur, pour rigoler un coup.


Nous autres Tunisiens sommes les rois de la blague. Nous savons, entre nous, à quel point nous sommes moqueurs et combien nous aimons rire. A ce sujet d’ailleurs, nous devrions déposer un brevet non pas international mais intergalactique car même les Martiens n’ont pas notre sens de l’humour. C’est sans doute grâce à cette qualité que nous sommes en bonne santé psychologique sans avoir à user de cachets anxiolytiques malgré les temps actuels.
Et la tournure que prennent certains événements de cette révolution le confirme, certains sont vraiment mais alors vraiment clownesques.

Les pourrinalistes
Par exemple, certains journalistes qui hier étaient des «pourrinalistes» sont devenus aujourd’hui les meilleurs défenseurs de la révolution. Sans rougir, ces mercenaires de la plume sous Ben Ali sont devenus des vrais Che Guevara du stylo. Ceux qui nous vendaient hier de la bureaucratie news et de la vieille Afrique périmée sont devenus, par les temps qui courent, des rois de la contestation. C’est tellement fort qu’on ne peut pas s’empêcher d’en rire (svp ne riez pas !).
Pour ma part, passé le moment de rigolade, tout cela me met un peu en colère et je propose, blagues mises à part, d’envoyer tous ces clowns retourneurs de la veste en stage Sivp (pas besoin de les payer plus, ils ont fait des réserves de dinars durant le temps de l’Atce – l’agence tunisienne des clowns écrivains) dans un vrai journal. Bien évidemment, comme tout stagiaire, ils commenceront par nettoyer les toilettes. De toute façon, ils avaient l’habitude de plonger leur plume dans ce qui sent mauvais et dont j’épargnerai, à vos oreilles, le nom.
Bien sûr moi aussi je blague ici; non, non, il faut laisser ces journalistes à leur place pour qu’ils continuent d’écrire. Je suis sûr qu’ils vont mettre autant d’énergie dans leur écrit d’aujourd’hui pour défendre la liberté de la presse qu’ils en mettaient hier pour écrire des calomnies sur leurs anciens collègues journalistes insoumis au pouvoir (c’est une blague).
Pour finir, chers lecteurs, quand vous lirez la phrase qui suit, ne riez pas, car ce que je vais écrire n’est pas une blague. Ces journalistes sont aussi capables de rédemption et de redevenir de bons journalistes.

Le ministère de l’Inté-peur
Dans un autre registre, et au risque de me faire tirer les bretelles, il faut que j’évoque ici le cas des policiers tunisiens. Il y a une blague trop rigolote qui est en train de tourner en ce moment en Tunisie et dans le monde entier. Bien évidemment, toute ressemblance entre cette blague factice et la réalité ne serait qu’un pur hasard. C’est l’histoire de trois cadres policiers qui n’en foutaient pas une. A part se raconter des blagues, entre deux insultes à d’autres Tunisiens, ils tournaient en voiture dans Tunis toute la journée pour tuer le temps. Leur pays était en pleine révolution et malgré le chaos ambiant dans certains endroits de la Tunisie comme à Petlaoui (attention, je n’ai pas écrit Metlaoui), malgré tous les évadés de prison en liberté qu’il faut arrêter, malgré la liberté d’un chef de gang d’un groupe appelé Rcd (Racaille criminelle dunisienne) et de tous les cadres-voleurs de sa bande, ces policiers n’attrapaient jamais personne. Mais un jour, ils se sont dit qu’il fallait justifier leur salaire et laver leur mauvaise réputation. Ils ont décidé de se mettre au travail, un dimanche ! Ils ont alors arrêté l’ennemi public no 1 de la  Tunisie.  Moi, là,  je dis bravo! Il paraît qu’ils ont arrêté le seul policier honnête de la Tunisie. Un certain Niarife. C’est vrai que le fonctionnaire, honnête et intelligent, n’avait rien à faire dans la police et que toutes les polices tunisiennes le recherchaient depuis longtemps. Ouf, ce danger public est en prison. Dans un pays où tout le monde est vicieux et voleur, ce danger public honnête n’est plus libre, en plus il commençait à mettre du dés– ordre dans la société. Il disait des vérités ce fou. Lui aussi est sans doute un grand blagueur. On raconte même qu’il faisait rire tous ces gentils collègues du ministère de l’inter-peur car c’était le seul policier qui respectait la loi. Svp diffusez largement cette blague car le rire peut sauver aussi.
Nous autres les Tunisiens, même quand on fait la révolution on rigole.  
NB: comme ont dit dans les films, toute ressemblance entre ce que je viens d’écrire et la réalité n’est que pur hasard. C’était juste pour rire. D’ailleurs, tant les pourrinalistes que le ministère de l’Intépeur n’existent pas.