Mon corps promène mon esprit délirant entre bains de sang et mensonges. Il déplace les vérités compose les tourments revivifie les accents et limoge le présent.
Suis-je dans la nécessité d’écrire avec ce sentiment d’urgence qui me plaque peur au ventre tête au mur et souffle coupé?
Pourquoi écrire si «écrire est innocent»?
Pourquoi ne pas prendre au sérieux nos politiciens?
Kafka a dit aussi: «Ecrire c’est sauter hors du rang des assassins».
Raconter un crime, ce n’est pas en commettre mais monter un édifice d’où on
balancerait le mal où l’on se sent prisonnier.
Certains censeurs s’ingénient à inventer la peur.
Peur de la violence, des rapts, des viols ou encore du terrorisme pour anéantir les rêves, brimer l’imagination et assujettir les hommes.
Je me veux cette mémoire, ce photographe qui ramasse le détail le scotche à la
foule et authentifie le présent.
Je me veux parmi les décombres compter les morts et les blessés.
Je me veux inventorier les vivants et reproduire la vie.
Je veux passer de l’extase à l’horreur et de l’horreur à l’extase sans cynisme ni malédiction.
Je veux substituer l’homme à sa nature, lever l’interdit pour le rendre plus perméable et moins conditionné.
Je veux parler des morts de Rouhia et de Metlaoui sans haine ni vendetta.
Je veux parler de nos tortionnaires, de notre système policier, de nos doutes
sur l’armée, de l’embrigadement des hommes, de ces terribles noyaux enkystés qui continuent dans l’ombre à appeler à l’agir.
Je veux circuler entre les corpuscules, comprendre les mécanismes d’action et
amener à réflexion.
Je veux saisir dans l’air du temps ces fractions où l’homme a été chien pire encore un chacal invétéré pour le saisir en justice, sûrement punir mais
surtout le mandater.
Je ne veux plus de lecture de compassion ni de justice de demi mesure ni de balance non tarée mais une équité où l’on reprendra les procès s’il le faut
depuis la nuit des temps.
Ecrire c’est sauter hors du rang des assassins
Dr Lilia Bouguira écrit – Je veux parler des morts de Rouhia et de Metlaoui sans haine ni vendetta. Je veux parler de nos tortionnaires, de notre système policier, de nos doutes sur l’armée, de l’embrigadement des hommes…
Mon corps promène mon esprit délirant entre bains de sang et mensonges. Il déplace les vérités compose les tourments revivifie les accents et limoge le présent.
Suis-je dans la nécessité d’écrire avec ce sentiment d’urgence qui me plaque peur au ventre tête au mur et souffle coupé?
Pourquoi écrire si «écrire est innocent»?
Pourquoi ne pas prendre au sérieux nos politiciens?
Kafka a dit aussi: «Ecrire c’est sauter hors du rang des assassins».
Raconter un crime, ce n’est pas en commettre mais monter un édifice d’où on
balancerait le mal où l’on se sent prisonnier.
Certains censeurs s’ingénient à inventer la peur.
Peur de la violence, des rapts, des viols ou encore du terrorisme pour anéantir les rêves, brimer l’imagination et assujettir les hommes.
Je me veux cette mémoire, ce photographe qui ramasse le détail le scotche à la
foule et authentifie le présent.
Je me veux parmi les décombres compter les morts et les blessés.
Je me veux inventorier les vivants et reproduire la vie.
Je veux passer de l’extase à l’horreur et de l’horreur à l’extase sans cynisme ni malédiction.
Je veux substituer l’homme à sa nature, lever l’interdit pour le rendre plus perméable et moins conditionné.
Je veux parler des morts de Rouhia et de Metlaoui sans haine ni vendetta.
Je veux parler de nos tortionnaires, de notre système policier, de nos doutes
sur l’armée, de l’embrigadement des hommes, de ces terribles noyaux enkystés qui continuent dans l’ombre à appeler à l’agir.
Je veux circuler entre les corpuscules, comprendre les mécanismes d’action et
amener à réflexion.
Je veux saisir dans l’air du temps ces fractions où l’homme a été chien pire encore un chacal invétéré pour le saisir en justice, sûrement punir mais
surtout le mandater.
Je ne veux plus de lecture de compassion ni de justice de demi mesure ni de balance non tarée mais une équité où l’on reprendra les procès s’il le faut
depuis la nuit des temps.