Farouk Ben Miled écrit – L’émission ‘‘El Hakika’’, diffusée, le 29 juin sur la chaîne Hannibal TV, a brillé par son débat quasi-ubuesque.


Lustré et brillant comme un sou neuf, avec cravate pas tout à fait assortie, et aux arguments pas toujours à la hauteur et même parfois déplacés.
Certes ce garçon aime visiblement son job et nous propose même une pile de remarques et de suggestions dont plusieurs seraient certainement à prendre au sérieux. Son regard brillant et satisfait nous fait penser à une pathologie douce.

Un réseau antédiluvien
C’est ce que nous a proposé la chaîne Hannibal TV, le 29 juin, dans la mission ‘‘El Hakika’’, entre un aide conducteur de train, deux patrons de la Sncft et deux avocats pour la contradiction.
Le débat était plutôt ubuesque. D’un côté des responsables d’une des grandes sociétés nationales opérant dans les services, certes, pas spécialement performante. En face, le pinailleur en question et deux avocats dont la vision des problèmes reste visiblement superficielle.
Moi, spectateur averti, et relativement renseigné, je ne peux qu’affirmer que la Sncft pourrait beaucoup mieux faire et ce malgré toutes sortes de difficultés, et celles-ci ne sont pas des moindres.
A sa décharge, l’héritage d’un réseau antédiluvien à deux écartements (ce qui est un gros handicap), coût exorbitant du matériel ferroviaire ainsi que celui de la rénovation des voies, augmentation exponentielle du prix du carburant, prix des billets bloqués, incivisme illimité des usagers et les fameux «cheminots», syndicat surpuissant et exigeant, et j’en passe!
Par contre, on peut sans hésiter leur reprocher un manque évident d’entretien: mot tabou dans notre pays, auquel on pourrait consacrer tout un livre.
La scène de l’essuie-glace manœuvrée à la main est à elle seule suffisamment démonstrative.
Bien sûr on va nous opposer l’argument du dégraissage de personnel. Chanson à la mode.
On peut aussi leur reprocher leur manque d’imagination et d’efforts pour l’amélioration de l’image de marque de leur société : contrairement à leur pub, celle-ci «ne nous fait pas aimer le train».

Des trains et des escargots
J’ajoute que j’ai même pu constater par moi même le peu de motivation et d’enthousiasme de certains directeurs par ce qu’ils faisaient. Ils pourraient aussi bien prétendre élever des escargots.
Je ne m’étendrais pas plus sur cet aspect sans agacer ceux parmi eux qui sont mes amis.
Les autres acteurs, on ne peut leur reprocher leur manque d’informations techniques, ce serait injuste. Cependant, avant d’essayer de justifier des propos saugrenus, une meilleure argumentation aurait été souhaitable.
Maintenant que le débat est ouvert, il reste à le prolonger par d’autres séances avec tous les concernés de près ou de loin, et surtout de l’enrichir avec la volonté de tous par des sujétions et des recommandations plausibles et sereines, sans pour autant personnaliser le débat, parce que ceci n’est pas un conflit de personnes, comme il est malheureusement apparu.