Ahmed Maouani* écrit – L’Institut préparatoire des études littéraires et des sciences humaines, à El-Gourjani, est un chantier inachevé et, surtout, dangereux.


Bien que l’enseignement supérieur n’a qu’un seul établissement préparatoire des études littéraires et des sciences humaines, qui accueille les lauréats des Lettres et quelques bacheliers d’autres sections, cet établissement, logé dans un vieux bâtiment, il faut le dire, bien rénové à Al-Gourjani à Tunis, à côté de l’Ecole normale supérieure où ceux de la préparatoire qui réussissent son concours y poursuivent leurs études.

Une école d’élite dites-vous?
Cet établissement très exigu (12 salles) par rapport aux nombres d’étudiants orientés (cette année 390 plus les 200 anciens) s’est vu obligé de chercher des salles de classes ailleurs; soit en louant un bâtiment à Bab Al-Khadra soit des salles à l’Ecole normale. Chose assez dérangeante pour tout le monde. Tout ceci est dérisoire, mais…
Depuis deux ans, le ministère de tutelle (et plusieurs administrations concernées) s’en est rendu compte et a entamé un chantier pour restructurer un bâtiment au sous-sol pour en faire une bibliothèque et aménager une cours, un parking et, surtout, une entrée indépendante de l’Institut loin de la porte de l’approvisionnement et du dépôt des ordures de l’Ecole normale, tout le monde de l’Institut (administration, ouvriers, étudiants, enseignants et visiteurs …) a approuvé le projet.
On a supporté tous les dérangements d’un chantier espérant que les choses se terminent bien, mais, et là commence le calvaire, le chantier s’est vu arrêter il y a plus de huit mois suite à des problèmes techniques et à des oppositions entre responsables du chantier. Tout est resté dans le désordre et les dangers les plus imminents: des fossés d’évacuation à ciel ouvert, des barres de fer implantés dans le sol qui guettent le moindre faux pas (plusieurs personnels et étudiants sont tombés et écorchés, heureusement jusqu’ici pas de jambes cassées ou d’œil crevé). On accède à l’Institut sur un pont de deux madriers où le passant devient un équilibriste de cirque.
On demande la reprise des travaux, déjà assez avancés, de la bibliothèque qui est vitale pour l’Institut, car nos experts peuvent trouver des solutions aux problèmes d’écoulement d’eau et les responsables peuvent se concerter pour avancer au lieu de s’opposer comme avant janvier. Il est encore plus urgent  d’ériger une entrée indépendante de l’Institut et d’aménager la cours et le parking pour que l’année universitaire commence avec une infrastructure convenable à une école d’élite.
Et dans le pire des cas, boucher tout et ouvrir une enquête pour chercher le (ou les) responsable qui a laissé voler, dans tous les sens et directions, des millions et des millions du pauvre peuple.

* Enseignant à l’Institut.