Cette fois-ci, le régime algérien a été pris la main dans le sac. Une cargaison d’armes, une de trop, débarquée dans le port algérien de Djendjen, et acheminée par des relais de l’armée algérienne vers la Libye, à travers le sud-est du Sahara algérien, a été éventée par un haut responsable américain. Une opération que ce dernier a vigoureusement condamnée, accusant l’Algérie d’avoir violé les dispositions de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité (1).
Les uns bombardent un pays, pendant que les autres aident son despote
Pourquoi les Américains ont-ils dénoncé cette opération? Pourquoi celle-ci? Pourquoi cette fois-ci?
Le soutien du régime algérien à la famille Kadhafi, pour l’imposer par la force au peuple libyen, était pourtant patent, et le Conseil national de transition (Cnt) libyen l’a publiquement, et énergiquement signalé à la communauté internationale, à plusieurs reprises. En vain!
Le régime algérien a volé au secours de Kadhafi bien avant que les premières émeutes de Benghazi aient lieu.
Une alliance mutuelle aurait été contractée entre les deux régimes despotiques dès que la révolution de jasmin a commencé à souffler sur la région. Les Occidentaux connaissaient la nature des relations entre les deux régimes, l’aide du régime algérien à son acolyte libyen, et même l’utilisation d’un clan du Polisario par le Département du renseignement et de la sécurité (Drs) de l’armée algérienne, pour sustenter le despote libyen en armes, munitions, mercenaires, carburant et véhicules. Cela était un secret de Polichinelle, depuis le tout début.
Pourquoi alors ni l’Otan, ni une quelconque puissance occidentale n’en a rien dit jusqu’à ce jour?
Est-ce seulement l’effet des gros contrats dont se sert le régime algérien pour mettre un bémol aux protestations occidentales, où bien existe-t-il d’autres éléments qu’on nous cache?
En tout cas, à Alger, c’est le branle-bas de combat. Un malheur ne vient jamais seul, dit-on. Cette tuile qui tombe sur la tête du régime, et qui va, encore une fois, le montrer sous son véritable jour, tombe vraiment mal, pour l’association de malfaiteurs qui préside aux destinées des Algériens.
En plus d’une guerre de clans qui fait rage depuis peu, au sujet de toutes récentes commissions sur des achats d’armements, qui auraient rapporté un gros butin à un clan au détriment d’un autre, un gros pactole qui se chiffre en plusieurs centaines de millions de dollars, il y a aussi l’affaire El Jenn, ce criminel contre l’humanité, qui a failli être pris comme un rat à New York, après que des opposants au régime algérien ait lancé l’alerte sur sa présence aux Etats-Unis.
S’il avait été arrêté, le monde entier aurait découvert la véritable nature du régime algérien, et les atroces exactions qui ont été commises, dans les années 90, par les escadrons de la mort, et les Groupes islamiques armés (Gia), tous agissant sous les ordres du sinistre Drs. http://www.youtube.com/watch?v=T_O-QbQags0
Le régime, alerté par une procédure qui venait d’être lancée depuis Londres, a fait exfiltrer in-extremis le criminel contre l’humanité, en utilisant un avion affecté à la présidence de la république. Mais cette histoire a semé la panique dans le sérail. Un clan du Drs, le plus compromis dans les crimes de masse, parce que les généraux qui le composent aujourd’hui étaient des officiers opérationnels au moment des carnages et des enlèvements, a vite compris que si El Jenn a été envoyé en mission aux Etats-Unis, ce n'était pas pour ses brillantes qualités, puisqu’il n’en a aucune, hormis son goût immodéré pour le sang, mais pour les mettre dans une situation difficile, et les jeter en pâture aux opinions publiques internationales.
Le régime algérien déterminé à empêcher l'installation de démocraties à ses frontières...
C’est donc dans ce climat de guerre larvée, et d’une autre ouverte, que le régime algérien est finalement confondu, pour une énième forfaiture. Son implication aux côtés de la contre-révolution libyenne, pour empêcher le despote de tomber, est enfin avérée. Ou plutôt publiquement dénoncée.
Cette cargaison d’armes destinée à la famille Kadhafi a bien été déchargée au port algérien de Djen-Djen, et acheminée vers la Libye par des relais de l’armée algérienne. Cette fois-ci, les preuves sont tangibles et incontournables. Les Américains, par la voix d’un responsable du Département d’Etat, ont porté des accusations directes. Comme pour dire que c’était assez joué.
Mais ce que ne nous disent ni les journaux du régime, ni les porte-paroles du Département d’Etat, est que ce n’est pas d’aujourd’hui que le régime algérien vole au secours des Kadhafi. Ce n’est pas une cargaison qui a été acheminée via l’Algérie, mais des centaines. Une perfusion en non-stop, de moyens colossaux, un approvisionnement et un soutien en flux tendu.
Sans l’aide, massive, régulière, et très variée du régime algérien, Kadhafi n’aurait pas tenir dix jours.
Toutes les souffrances inutiles, et les morts de milliers de civils assassinés par les mercenaires de Kadhafi, auraient pu être évitées sans l’action morbide du régime algérien.
C’est lui, et principalement lui, qui a porté Kadhafi à bout de bras, par tous les moyens dont il dispose, diplomatiques, militaires, logistiques, médiatiques, et autres que nous ne connaissons pas, mais dont nous aurons bien le détail, tôt ou tard.
C’est le régime algérien, aidé de certaines parmi ses créatures du Sahara occidental et de l’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui ont acheminé armes, carburant et véhicules militaires au clan Kadhafi.
Polisario et Aqmi, des outils entre les mains du Drs algérien...
La désinformation qui a circulé sur les révolutionnaires libyens, pour les faire passer pour des djihadistes n’ayant d’autre objectif que d’installer des républiques islamistes dans tout le Maghreb est un complot soigneusement ourdi par les officines du Drs, passées maîtres dans ce genre de manipulation. Ce sont elles qui envoyaient leurs groupes de l’Aqmi vers la Libye, en même temps qu'elles les dénonçaient via leurs journaux et leurs relais médiatiques, à une opinion internationale chauffée à blanc, encore une fois, sur la menace islamiste.
Rien que de bien normal, en fait. Ces pratiques du régime algérien, presque anodines, contre les peuples en marche, procèdent d’une logique somme toute légitime. Puisqu’une association de malfaiteurs, comme celle qui a pris le contrôle du pouvoir en Algérie, ne peut pas s’accommoder, à toutes ses frontières, d’Etats démocratiques, qui auront été fondés par les peuples eux-mêmes, après que les despotes en eurent été chassés. Cela aurait été suicidaire pour le régime algérien, s’il avait accepté, sans coup férir, que des systèmes démocratiques, et éminemment contagieux, s’installent à ses frontières.
Et c’est dans cette logique que, dès les premiers soulèvements populaires en Tunisie, le régime algérien a usé de tous ses moyens pour les contrecarrer, pour voler au secours de l’ami Ben Ali, et plus tard pour lancer, et promouvoir, avec le même zèle hargneux, les contre-révolutions des autres peuples de la région.
Il tente, jusqu’à aujourd’hui, de faire échouer la révolution tunisienne, et de faire regretter au peuple tunisien d’avoir chassé Ben Ali.
Si les touristes algériens ne se sont pas rendus massivement en Tunisie, cette année comme à leur habitude, c’est parce que le régime algérien a déchaîné sa propagande pour faire croire aux Algériens que la Tunisie est à feu et à sang, et qu’il était très périlleux d’aller y passer ses vacances.
Les journaux du régime ont été jusqu’à publier des informations faisant état de l’enlèvement de deux nouvelles mariées, par des groupes de jeunes Tunisiens.
Le régime algérien a réussi, en fin de compte, à priver le peuple tunisien d’une manne habituelle. Ce qui ne manquera pas d’affecter gravement son économie.
Ce que recherche exactement le régime algérien, qui tente de provoquer l’anarchie et le chaos dans ce pays voisin, pour dissuader les Algériens de se laisser tenter par une expérience révolutionnaire.
Un régime parano...
Le régime algérien est aux abois. Son hostilité aux réformes annoncées par le monarque marocain procède de la même logique paranoïaque. Aussi timides soient-elles, et tout aussi mièvres, ces réformes ont pourtant été perçues comme dangereuses.
Et en même temps que le régime algérien lâche toutes ses meutes contre les opposants et les peuples voisins, il tente de se servir de l’immense pactole qu’il réserve à son fameux «plan quinquennal», environ 300 milliards de dollars, pour acheter la complicité, ou du moins la passivité d’un Occident qui ne demande qu’à irriguer son économie, même si cela doive être accompagné d’indignes compromissions.
Les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne savent très bien ce que sont les pratiques de ce régime mortifère, non seulement contre son propre peuple, qu’il prend en otage, et qu’il pille sans vergogne, mais aussi contre les autres peuples de la région, dont il aide les despotes à les garder sous leur emprise.
Les Occidentaux, et tout particulièrement la France, savent, dans le détail, toute l’étendue de l’aide scélérate et criminelle apportée par le régime algérien à la famille Kadhafi. Les gros contrats que leur agite le régime algérien sous le nez, pour qu’ils détournent le regard, sera inscrit à leurs tablettes, le jour où les peuples se seront débarrassés de toute leur vermine. Nous leur demanderons pourquoi ils acceptaient de bombarder des troupes de Kadhafi, avec toutes les victimes collatérales que cela entraîne, sachant qu’ils le faisaient en vain, et que dans le même temps que durait leur action, le régime algérien faisait parvenir aux Kadhafi bien plus que ce qui avait été détruit par leurs bombardements.
Et ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas, parce que nous savons qu’ils savent, et qu’ils ont toujours su.
En tout état de cause, cette cargaison d’armes pour Kadhafi dont le passage par l’Algérie a été éventé, n’est qu’une seule parmi des centaines, peut-être des milliers d’autres. L’approvisionnement des Kadhafi par le régime algérien n’a jamais cessé. Pas un seul jour. Non seulement en armes, mais aussi en mercenaires, en carburant, en véhicules militaires, en munitions, en argent, et même en psychotropes du viol et de l’assassinat. Les mêmes pilules bleues qui étaient distribuées aux criminels sanguinaires que le Drs envoyait dans les campagnes commettre des carnages contre les populations. Les mêmes pilules bleues que El Jenn prenait lorsqu’il égorgeait ses victimes, où qu’il les énucléait, un œil après l'autre, à l’aide d’une fourchette. Les mêmes pilules bleues ont été fournies aux Kadhafi – c’est dire! – par le régime algérien.
Comme un geste inamical, voire menaçant, une campagne anti-marocaine est savamment entretenue par les relais du régime algérien, pour empêcher, coûte que coûte, les deux peuples maghrébins de se retrouver, et de regarder ensemble vers l’avenir. Plus que cela, les récentes acquisitions d’armement par le régime algérien, pour près de 20 milliards de dollars, procède délibérément de la volonté de pousser le royaume marocain à une escalade militaire, pour le ruiner, et le pousser au surendettement, à un moment où la poussée de la misère et du chômage risquent de mettre le feu aux poudres, dans un Maroc qui manque cruellement de ressources naturelles. Contrairement à son voisin algérien qui dilapide les siennes en ruineuses dépenses, dont celle des armements, au risque de plonger toute la région dans une logique d’affrontement.
* Journaliste algérien basé en France.
(1) - Le ministère algérien des Affaires étrangères a «catégoriquement» démenti les informations faisant état du transit d’une cargaison d'armes par le port de Djen-Djen (360 km à l’est d’Alger) en direction de la Libye.
Dans une déclaration au journal électronique ‘‘Tout sur l’Algérie’’ (Tsa), le porte-parole Amar Belani a accusé des membres du Conseil national de transition libyen (Cnt, opposition) d’avoir distillé ces informations. Certains «ne reculent devant aucune turpitude ou manœuvre perfide de désinformation pour tenter, vainement je dois préciser, de mettre la pression diplomatique sur notre pays», a accusé M. Belani.
Depuis le début de la guerre civile en Libye, Alger est régulièrement accusée par le Cnt de soutenir le régime de Mouammar Kadhafi à travers la fourniture d’armes et l’envoi de mercenaires. Lors d’une visite début juin à Alger, le général Carter Ham, patron du Commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom), avait démenti les accusations du Cnt, affirmant que l’Algérie a toujours œuvré pour «prévenir et empêcher qu’il y ait des mercenaires ou bien un mouvement de personnes et d’armements dans la région». (Source: AP).