Dr. Mounir Bouslah s’interroge sur les positions contradictoires de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), qui alimente le doute sur ses compétences et, surtout, ses motivations.


Je viens d’écouter en partie une émission radio ou un membre de l’Instance «indépendante» des élections expliquait que les inscriptions aux élections ne sont obligatoires que pour les citoyens non inscrits sur les listes anciennes du ministère de l’Intérieur ou ceux qui ont changé de lieu de vie... Il disait surtout qu’en tant qu’Instance, ils n’ont pas de griefs contre ces listes dudit ministère!
Bon sang de bon sang! Tout ça pour ça? N’avons-nous pas entendu, de nos propres oreilles, que... la raison d’être de cette Instance est justement... de rompre avec le ministère de l’Intérieur et ses listes trafiquées afin d’assurer la transparence des premières élections post révolution?!
Pourquoi alors a-t-on reporté la date des élections du 24 juillet au 23 octobre?!
Doit-on croire que ce n’était que pour donner du temps pour se vitaminer à certains partis qui ne se sentaient pas d’aplomb?
Est-ce que cette décision de mise-à-jour des anciennes listes tant décriées était prise dès le début... ou est-ce un revirement devant l’insuccès constaté des inscriptions? Et pourquoi ça n’a pas été dit clairement au peuple? Ce peuple que l’on prend toujours pour incapable de comprendre et... nécessitant la tutelle d’une certaine frange de l’«élite»!
Est-ce qu’il n’y a pas actuellement un doute raisonnable sur la compétence ou les intentions de l’Isie et de sa marraine, la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution?
N’est-on pas en droit de tendre, ne serait-ce qu’une oreille, et écouter ceux qui crient au loup et craignent qu’il y ait manigance contre le déroulement des élections et contre le principe même d’une Assemblée constituante?