Dr Lilia Bouguira écrit - Faisons de ce ramadan un mois de fête, celle que les contre-révolutionnaires, ennemis de la liberté, ont à chaque occasion ravie aux Tunisiens pour mieux les scalper!


A tous et à toutes, levons-nous pour nous souhaiter un bon ramadan.
Quoi de plus beau qu’un ramadan sans le joug de la répression, c’est magique, c’est fabuleux, c’est unique, c’est senteurs libres comme dans les contes de mille et une nuits!
Croyants et non croyants, pratiquants et non pratiquants, tous unis autour d’une même coupe pour une première fois sans précédent celle de la libération.
Juste libérés du régime du führer, certains esprits machiavéliques ont enfourché le crime pour abattre la révolution la faire avorter  et la tuer en couche.
Frêle, instable, immodérée, magique, alléchante, envoûtante, euphorique, trompeuse, désenchantée, ailée, excitante, aux goûts tantôt amer tantôt aux confins du sucré, de sit-in en sit-in, d’une Kasbah à une autre, de désillusion à une autre, de rêve avorté d’avorton, de liberté, de moignon de paix, de semblant de calme de représailles et du son des matraques sur des blessures non encore cicatrisées, d’info en surenchère d’intox, de femmes violées au coin de rue de femmes voilées en surnombre, de mouvement de masse, d’identification sur-exagérée, d’idées délirantes, de paranoïa, de culte de la personnalité, de dogmes,
de faux témoignages qui emboîtent le pas à la torture et la répression des cauchemars et des veillées mortuaires pour des jeunes sacrifiés à la pelle sans grande gêne ni culpabilité de justiciers en panne de justice de justice en panne de justicier...
A vous de choisir et de filmer!
Bon gré mal gré, la révolution est là, encore captive de nos assentiments, de nos doutes, de nos appréhensions, de nos compromis, de nos complots, de nos rejetons et de leurs revendications, de nos aînés et de leur débilité, de nos manques et de nos acquis, de nos démarches et de nos conspirations des partis opportunistes qui s’imposent en sauteurs d’occasion et des partis parasites des ripoux, des vendus et des Rcd corrompus, pire encore est cette masse sans verve ni vergogne assoiffée de tranquillité, de calme, de platitude et de fatuité, où l’égo est seul maître et où la traitrise est la seule foi, pire encore est cette
majorité silencieuse qui devient bizarrement bruyante pour troquer son aphonie contre une diarrhée logorrhéique sans queue ni tête, juste défendant l’avidité féroce des grands, limogeant la révolution populaire par une contre-révolution fanatique, myope et absurde.
Il existe dans la vie des instants de grâce. Allons les trouver ramassons-les, appuyons-nous dessus, coltinons-nous, faisons en sorte qu’ils durent pour que nos yeux ne s’embuent plus de tricheries, de mesquineries, d’injustice et de criminalité, mais de volupté, d’amour et de construction pour que le désenchantement se lève à jamais et que nous ayons enfin le droit au rire et au bonheur d’être libres !
Faisons de ce ramadan une première et non un épouvantail que les contre-révolutionnaires veulent affranchir par tous les moyens comme ils le font si vilement avec toutes ces disjonctions politiques ces démesures sociales, cette passivité totale, cette permissivité d’abus, ce blackout sur l’impunité et l’injustice.
Faisons de ce mois un mois de fête, celle que nous aurions dû avoir le jour de la chute de Zaba et que des mains contre-révolutionnaires anti-liberté nous ont à chaque occasion ravie pour mieux nous scalper!