Si dans l’état actuel des choses, Ben Ali se livrait à la justice, il choisirait un avocat ancien militant anti-Ben Ali. Sa défense serait plus crédible et cela compenserait ses anciens ennemis, dont beaucoup commencent à trouver plein de vertu à ces nouveaux clients (en dehors des honoraires qu’ils sont prêts à payer). Ben Ali pourrait même être acquitté avec Leila en prime.
Moralité: ou le système est toujours pourri ou nos lois ne permettent pas de juger tous les crimes, comme dans les pays démocratiques: abus de pouvoir, torture, prise illégale d’intérêt, corruption active et passive, fraudes électorales et fiscales, falsification de documents officiels, trafic d’influence, mauvaise gestion, et je ne parle pas des crimes commis durant la période de la révolution (décembre-janvier).
Cette révolution risque d’ailleurs de faire pschiiit si la désillusion et l’absence de confiance s’installaient chez le commun du peuple comme en témoigne le peu d’enthousiasme pour les inscriptions sur les listes électorales.
Il est donc urgent de faire davantage pour régler le problème de la justice. Cela a une valeur pédagogique pour les futurs dirigeants et c’est indispensable pour aller de l’avant dans la réconciliation, sinon ce serait encore le «tous pourris» et les partis franchisés de l’ex-Rcd, avec la même mentalité d’avant la révolution, les hommes d’affaires véreux, les cadres ripoux de style «itarat jihawia» (cadres régionaux), les soi-disant «mawaed el iftar» et le 26-26 amélioré, avec le racket organisé et tout le reste...
Bref, les intérêts partisans passeraient avant l’intérêt général et les anciennes «règles» deviendraient de nouveau acceptables. Le roi est mort, vive le roi. Le ministre de la Justice devrait tirer les conclusions qui s’imposent et démissionner. La justice doit être réformée d’urgence. Elle devrait, tout au moins, envoyer les signaux forts d’une volonté d’assainissement du système hérité de Ben Ali.
La révolution tunisienne menacée par l’injustice
Samir Cheour* écrit – Il faut une justice plus crédible pour aider à réaliser la réconciliation nationale, apaiser le climat social et politique et restaurer la confiance permettant d’avancer vers une démocratie véritable et viable.
Si dans l’état actuel des choses, Ben Ali se livrait à la justice, il choisirait un avocat ancien militant anti-Ben Ali. Sa défense serait plus crédible et cela compenserait ses anciens ennemis, dont beaucoup commencent à trouver plein de vertu à ces nouveaux clients (en dehors des honoraires qu’ils sont prêts à payer). Ben Ali pourrait même être acquitté avec Leila en prime.
Moralité: ou le système est toujours pourri ou nos lois ne permettent pas de juger tous les crimes, comme dans les pays démocratiques: abus de pouvoir, torture, prise illégale d’intérêt, corruption active et passive, fraudes électorales et fiscales, falsification de documents officiels, trafic d’influence, mauvaise gestion, et je ne parle pas des crimes commis durant la période de la révolution (décembre-janvier).
Cette révolution risque d’ailleurs de faire pschiiit si la désillusion et l’absence de confiance s’installaient chez le commun du peuple comme en témoigne le peu d’enthousiasme pour les inscriptions sur les listes électorales.
Il est donc urgent de faire davantage pour régler le problème de la justice. Cela a une valeur pédagogique pour les futurs dirigeants et c’est indispensable pour aller de l’avant dans la réconciliation, sinon ce serait encore le «tous pourris» et les partis franchisés de l’ex-Rcd, avec la même mentalité d’avant la révolution, les hommes d’affaires véreux, les cadres ripoux de style «itarat jihawia» (cadres régionaux), les soi-disant «mawaed el iftar» et le 26-26 amélioré, avec le racket organisé et tout le reste...
Bref, les intérêts partisans passeraient avant l’intérêt général et les anciennes «règles» deviendraient de nouveau acceptables. Le roi est mort, vive le roi. Le ministre de la Justice devrait tirer les conclusions qui s’imposent et démissionner. La justice doit être réformée d’urgence. Elle devrait, tout au moins, envoyer les signaux forts d’une volonté d’assainissement du système hérité de Ben Ali.