Est-ce que ce miracle turc prend en compte les droits des minorités? Quid des droits de nos amis kurdes? Et le statut de la femme? 62% des femmes turques sont exclues du monde du travail. Le modèle turc des mariages forcés, précoces et arrangés, seraient-il à l’origine de l’explosion de la prostitution en Turquie depuis la prise de pouvoirs par les islamistes? Certains le prétendent.
La vraie condition de la femme turque
Il suffit, par ailleurs, de scruter de près les droits privés tels que l’accès à la propriété ou le divorce dont jouit la femme turque pour constater qu’ils sont en-deçà de ceux de la femme tunisienne notamment dans leur traduction dans la réalité.
Une femme dépendant essentiellement de l’homme saurait difficilement prétendre à l’accès à ses droits en toute liberté. Bien que la polygamie soit interdite depuis 1926, la «kuma» ou les coépouses sont légion si bien que les tribunaux turcs ne la condamnent pas.
Et que dire d’autre? Les crimes d’honneur qui sont encore d’actualité? L’Anatolie Orientale souffrant d’un sous-développement endémique? La non-reconnaissance du génocide arménien? La répartition géographique très inégale des richesses du pays? La concentration des 50% des richesses du pays entre les mains de 2% de la population? Une oligarchie qui a explosé littéralement grâce à la bienveillance du gouvernement islamiste.
Une prospérité apparente porteuse de menaces
Le miracle turc dissimule une réalité autrement plus inquiétante pour le peuple turc est le risque de rejoindre les rangs des pays dont la dette souveraine risque d’être assimilée à la dette grecque, faisant de leur pays l’un des 15 les plus endettés au monde. La pire insulte pour les Turcs.
Erdogan, figure de l’islamisme modéré et objet de culte et idolâtré par les apprentis sorciers islamocrates et fabulateurs tunisiens, n’a fait que financer sa prospérité apparente, basée sur une économie de services, au prix d’un endettement effréné à l égard de la finance verte islamique. La dette publique équivaut à plus de 60% du Pib à comparer à celui de la Tunisie par exemple. Le tissu industriel turc se trouve pour le quart concentré dans la région d’Istanbul.
La Turquie soufre encore d’une forte dépendance vis-à-vis de son secteur agricole faiblement industrialisé qui emploie plus de tiers de la main d’œuvre du pays alors qu’il ne représente que 10% du Pib du pays. Outre sa forte dépendance énergétique de l’extérieur et dont les besoins augmentent de plus de 7% chaque année.
Le miracle turc n’est qu’une vue de l’esprit et un mythe parce qu’il ne résiste à aucun examen sérieux de la réalité. Il est comme le mythe de Sisyphe condamné à pousser éternellement cet énorme rocher avec ces deux mains et qu’on imagine heureux et dont personne ne prend la mesure de son supplice.