Karim Jaffel écrit* – Le quart de la population tunisienne a moins de 14 ans. Cette population nous regarde depuis toujours farcir un meilleur avenir et mentir sur leur devenir.


Béchir Ben Yahmed écrit en 1961: «Le pouvoir personnel [est] détenu par des hommes qui sont des présidents de la république mais sont en fait des monarques sans le titre. Bourguiba détient aujourd’hui, en droit et en fait, plus de pouvoirs que n’en avaient le bey et le résident général réunis».
En 2011, on peut dire que Ben Ali a fait pire… Et le pronostic sur le prochain président me paraît, à vrai dire, encore incertain.
Parler de construction républicaine en évoquant des noms et des prénoms... me parait donc œuvre vaine pour les citer en exemple. A mon avis, on tomberait rapidement soit dans la flatterie, soit dans l'ironie. Alors comment construire une république sans parler d’homme?
Pour ouvrir le débat sur ce chantier républicain, je constate que le quart de la population tunisienne a moins de 14 ans. Elle nous regarde depuis toujours farcir un meilleur avenir et mentir sur leur devenir.
Il faut bien le constater que la pollution, la violence et le mal être augmentent et que l’éducation, l’écologie et l’enthousiasme se raréfient !
Depuis le 14 janvier, ils nous regardent comme toujours, mais se posent aussi des questions... sur la démocratie, sur les partis et sur la Tunisie. Alors justement, si à défaut de majorité, aucun intérêt citoyen ou politique ne leur soit accordé pour les élections à venir et soient seulement concernés que par quelques minutes de publicité étalée en prime time, les médias devraient prendre une responsabilité pour leur accorder un droit d’opinion d’une même pesée que celui des politiques. Après tout, si «l’expérience» appartient aux uns, l’avenir appartient aux autres.