Dr Salem Benammar écrit – Que les musulmans du monde entier fassent entendre leur voix de rejet de cette ultra-violence accolée injustement à leur religion.


Dimanche, a été commémoré le 10e anniversaire de la tragédie du 11 septembre. N’est-ce pas l’occasion offerte pour tous les Musulmans dignes de ce nom de s’indigner contre le pire crime terroriste jamais commis dans l’histoire universelle, et ce à cause de son impact planétaire et géostratégique, nonobstant le fait qu’il a marqué la religion musulmane du sceau indélébile de la violence terroriste?

Affliction pour les victimes de la barbarie

L’islam n’a jamais commandité ou instrumentalisé cet attentat. Mais c’est aux Musulmans, qui représentent leur religion comme une religion de paix et respectueuse de la vie humaine, de rompre avec ce silence troublant dans lequel ils s’emmurent depuis 10 ans, au point qu’il suscite un malaise dans l’opinion publique mondiale. Savent-ils que celui qui ne dit mot consent ? Ce dont je doute personnellement. Mais il est impérieux aujourd’hui pour leur image et l’image qu’ils cherchent à véhiculer de leur religion qui nourrit, malgré elle, les fantasmes phobiques à cause de l’ultra-violence associée à tort à son nom, d’affirmer d’une seule voix leur affliction aux victimes de cette barbarie humaine ainsi que leur solidarité avec les familles de ces victimes.
La journée du 11 septembre doit être pour les musulmans une journée de résilience et de réconciliation sans équivoque avec le reste de l’humanité. Ils se doivent de condamner enfin avec fermeté les attentats du 11 septembre 2001 et tous les actes de barbarie terroriste.

La détestable théorie du complot

Certes, les musulmans n’y sont pour rien, mais l'absence de réaction de réprobation de leur part laisse subsister de sérieux doutes. Il leur incombe d’apporter in fine la preuve formelle qu’ils ont le souci de la paix et de la sécurité dans le monde et non de se présenter toujours comme des victimes du complot occidentalo-sioniste. Une ficelle grotesque pour se défausser sur autrui et ne pas reconnaitre que, ce jour-là, les auteurs identifiés de ces attentats n’étaient ni bouddhistes, ni juifs, ni maoris, ni esquimaux, ni chrétiens, mais se proclamaient d’un islamisme violent. Un funeste jour qui a fait basculer l’humanité dans l’horreur et a révélé au monde la grande fragilité des Etats Unis. Au point que certains poussent l’indécence à spéculer sur les causes pour mieux occulter les effets et les 3.000 morts qui eux sont réels et qu’on ne cesse de tuer à chaque fois que l’on évoque la théorie du complot. C’est comme si les victimes des attentats du 11 septembre avaient choisi d’être des victimes et que par voie de conséquence elles n’auraient qu’à assumer leur statut de morts.

Que les mosquées deviennent audibles et fassent entendre leur voix de rejet de cette ultra-violence accolée sans doute injustement à la religion des musulmans.