Farid Mnebhi écrit – En faisant transiter par son territoire des armes et des mercenaires pour renforcer les milices de Kadhafi, l’Algérie a joué un rôle de pyromane dans une région où les foyers de feu ne manquent pas.


Au suivi des évènements qui ont secoué la scène arabe et maghrébine ces derniers mois, il m’a été permis de constater que l’Algérie a joué un rôle pour le moins trouble et intéressé.

 

Intéressé sur le plan interne, en raison de graves problèmes politico-socio-économiques et sécuritaires, mais aussi, et surtout au plan externe, du fait de ses dérapages diplomatiques à répétition.

Je n’interviendrais que sur le deuxième point. Le premier je le laisse au peuple algérien pour en faire sa propre analyse et en tirer ses propres conclusions.

Ci-après les éléments essentiels de mon analyse sur l’attitude des plus hautes autorités algériennes :

1- les évènements qui ont conduit à la chute de Kadhafi ont fait que de nombreuses armes, munitions, de toutes sortes, et véhicules militaires sont tombés entre les mains de terroristes d’Al Qaïda au pays islamique (Aqmi) ;

2- le laxisme des autorités algériennes en matière sécuritaire dans la région lors de ces évènements, qui s’expliquent par des raisons de leadership régional et d’incompétence en matière de lutte anti-terroriste, a largement favorisé ce phénomène ;

3- l’Algérie, consciente qu’elle perdait un allié stratégique dans la région, a largement contribué à activer ses réseaux touaregs au Mali, au Niger, en Libye et chez elle afin de semer des troubles dans la région du Sahel. Le dernier en date est celui qui a opposé des trafiquants de drogue dure entre groupes touaregs proches d’Alger et rebelles du Polisario à la frontière entre le Mali, le Niger et l’Algérie pour le partage du pactole ;

4- s’agissant du Polisario, il est devenu de notoriété publique que l’Algérie a débauché des centaines de rebelles polisariens pour combattre auprès des forces pro-Kadhafi contre monnaie sonnante et trébuchante, mais surtout pour s’approvisionner en armes, munitions et véhicules afin de soutenir les terroristes de l’Aqmi ;

5 - tous ces éléments expliquent le refus des autorités algériennes de voir le Maroc et la Libye participer à la conférence sur la sécurité au Sahel, tenue à Alger les 7 et 8 septembre ;

6- au vu des éléments apportés, on peut donc conclure que de par leur attitude les plus hautes autorités algériennes, politiques et militaires, compromettent gravement la sécurité au Maghreb et au Sahel et favorisent la recrudescence du terrorisme dans la région maghrébine et sahélienne. L’objectif ultime étant de s’ériger en acteur incontournable sur la scène africaine, arabe et musulmane.