Salah Kedidi écrit – Comment peut-on, à l’avenir, faire confiance à un responsable d’un parti qui aujourd’hui fait fi des règlements et des lois ?
Il est vraiment regrettable d’entendre Ahmed Néjib Chebbi évoquer lundi, sur Radio Mosaïque FM, le passé militant de son parti pour se donner une légitimité d’enfreindre la loi. Résister au régime de Ben Ali a été un acte héroïque, tout le monde doit le reconnaître, mais il n’autorise pas à se placer hors la loi.
L’Histoire, qui n’a pas oublié les dérives de Bourguiba et les crimes de Ben Ali, n’oubliera pas non plus l’ampleur des conséquences que peut entraîner le nouvel acte de résistance d’un juriste de la trempe de M. Chebbi, supposé être un homme de loi.
Il est aussi inconcevable qu’un parti «riche» utilise ou s’appuie sur l’argent pour aller outre les règlements. C’est une façon de piétiner les valeurs et de les écraser sous le poids des liasses de je ne sais quelle devise. Et qui n’est certainement pas celle de la bonne conduite !
Karoui & Karoui Outlaw.
Bien sûr, on fait sa publicité en utilisant un poids lourd du domaine, Karoui & Karoui Outdoor. Là, je dirais plutôt Karoui & Karoui Outlaw.
L’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) appelle les municipalités et les ministères à intervenir.
Aujourd’hui, les autorités publiques ont été tellement affaiblies qu’elles sont incapables, à moins qu’elles ne soient simplement consentantes et complices, d’accomplir les plus simples des tâches.
Pour les municipalités, il n’y a qu’à regarder les montagnes d’ordures qui jonchent les rues dans toutes les villes et les constructions anarchiques qui poussent comme des champignons sans parler des taxes qu’elles n’arrivent pas à recouvrer ou des sites archéologiques, supposés être un patrimoine international protégé, profanés par les associés des Trabelsi & Cie.
Les ministères, quant à eux, sont d’une impuissance pitoyable quand il s’agit de résoudre les problèmes créés par la révolte populaire.
Alors les partis rebelles profitent de toutes les faiblesses énumérées pour imposer leurs points de vue qui deviennent lois. Que dire alors de s’opposer à des agissements incorrects de partis politiques ? Doit-on continuer à tolérer l’interdit, à légaliser le toléré et à bafouer le droit ?
Il ne s’agit pas de procédures juridiques, de décisions ou de sanctions, messieurs les politiques, mais de principes et d’éthique. Comment peut-on, à l’avenir, faire confiance à un responsable ou à un parti qui aujourd’hui fait fi des règlements et des lois ? Le peuple a un avant-goût de ce qui risque de se passer durant et après les élections : dépassements et non respect des conventions.
Le peuple est édifié. Le pays peut couler. Bravo !