Mehdi Dridi écrit – «Les idées volent parfois si haut, dans nos campagnes électorales, qu’il est impossible de les apercevoir à l’oeil nu.»
Nos politiques rêvent... Emplois, social, économie, éducation, etc., nos hommes politiques n’hésitent pas à mettre leurs plus beaux habits pour aller à la chasse électorale. Pour eux, le gibier est si nombreux et important qu’ils oublient qu’entre plaire et déplaire, les proies, que nous sommes, possèdent l’outil d'analyse.
Au royaume des sourds, les borgnes sont rois
Dans leurs rêves, nos politiques se lâchent... entre promesses, inspirations et agitations, certains responsables ou futurs candidats confondent l’autosatisfaction de bien avoir présenté les choses avec la réalité, parfois amère, à laquelle il devrait se faire. Pour être plus concret, je voudrais poser quelques points que j’ai notés au cours des derniers «shows» de certains représentants de partis :
1) Quel sera votre rôle au sein de l’assemblée constituante ?
2) Pourquoi un programme économique et social de longue durée lorsque la constituante ne va durer qu’une seule année ?
3) Sur quels chiffres vous basez-vous pour faire vos prédictions ?
4) Tenez-vous compte des paramètres extérieurs (la crise européenne, la conjoncture en Libye...) au moment d’évoquer les enjeux politiques et économiques de votre programme ?
5) Comment prévoir un système politique (présidentiel, parlementaire...) sans même connaitre le paysage politique qu’il y aura au sein de la constituante ?
Après les rêves éveillés, le dur réveil des réalités
Les réponses à ces questions sont simples et claires :
1) Ecrire une constitution et mettre au point des solutions urgentes, et je dis bien urgentes, sur le court terme pour certaines priorités, telles que l’emploi ou l’économie...
2) Certains, par avidité de pouvoir, ayant pour objectif ultime de régner ; d’autres prenant l’électorat pour des ignorants et d’autres que nous sommes en train de tromper... aussi !
3) Aucun, puisque la plupart ne les connaissent pas... En toute logique, comment des opposants au régime de Ben Ali auraient non seulement accès à des informations telles que le budget de l’Etat, mais en plus bâtir tout un programme en se basant sur des informations erronées ? J’ai bien peur qu’a cette question, la réponse serait que les politiques font de la parlotte (exemple : 590.000 emplois en 5 ans, où et comment?)
4) Sûrement pas, pour cela il faudrait un gouvernement stable, des scénarios à prévoir et à étudier et de bonnes décisions à prendre !
5) Certains de nos partis politiques et de leurs représentants sont soit visionnaires soit connaissent déjà le résultat des votes.
Pour résumer, je voudrais premièrement m’adresser aux électeurs : les sondages ne votent pas, ce sont les gens qui votent.
Ensuite dire aux politiques que ce ne sont pas les chantiers qui manquent à leur volonté... autant bien les entreprendre, et je cite : «La sempiternelle dramaturgie des campagnes électorales : avant, on rêve, après, on se réveille.»