Raouf Laroussi* écrit – La Tunisie se réveille sur une victoire. La victoire de la démocratie. L’engagement sur la voie de la démocratie et du développement est irréversible.
La Tunisie se réveille sur une victoire. La victoire de la démocratie. Le vote massif du peuple tunisien au scrutin pour l’élection de la Constituante a bouleversé la donne politique et administré un démenti cinglant à tous ceux qui infantilisaient ce peuple.
Leçons à tirer de ces élections :
1- La forte conscience politique du peuple tunisien le place au niveau des peuples les plus enracinés dans la gouvernance démocratique.
2- La classe politique et les élites sont appelées à hisser leurs discours et leurs programmes à la hauteur de la conscience politique du peuple pour être en symbiose avec les aspirations des Tunisiens.
3- Les Tunisiens refusent d’être gouvernés par la peur. Le stratagème qui consistait à attiser la phobie anti-islamiste s’est retourné contre ceux qui en ont usé. Les Tunisiens refusent d’être gouvernés par les propagandistes et les marqueteurs qui font étalage de leurs dollars. A ceux-là, les Tunisiens ont clairement rétorqués : la Tunisie n’est pas un produit à vendre.
4- Les dirigeants politiques de tous bords doivent faire preuve de beaucoup d’humilité face à un peuple qui connaît parfaitement l’intérêt supérieur de la nation. Aucun dirigeant ne devrait désormais venir bomber le torse en disant que le pays est en marche grâce à lui. Maintenant nous savons pourquoi, malgré les turbulences politiques qu’a connues le pays, la Tunisie continue à vivre d’une manière quasiment ordinaire. C’est la conscience du peuple qui la fait tourner et non les dons exceptionnels de ses dirigeants.
5- La Tunisie poursuivra son chemin vers le progrès, y compris le progrès politique sur la voie de la démocratie, avec la contribution de tous ses enfants quelle que soit la couleur politique de ses dirigeants. L’engagement sur la voie de la démocratie et du développement est irréversible.
Aujourd’hui, même si je t’ai toujours aimée, Tunisie, aujourd’hui, grâce à tes martyrs, à tes femmes et à tes hommes qui vont chaque matin dignement à leur labeur pour que tu restes debout et à ceux-là même qui se sont rangés en files d’attente ordonnées pour voter pour la démocratie, aujourd’hui je veux crier très fort : je t’aime ô ma patrie !
* Universitaire, Ecole nationale d’ingénieurs de Tunis (Enit).