Moez Bassalah écrit – Ecoutons aboyer les héritiers de Sidi Bouzid, leurs remords témoigneront pour eux.
Vous les reconnaitrez facilement. Ils ne sont ni pour, ni contre Ennahdha (du moins c’est ce qu’ils se forcent à croire), mais en sont depuis la parution des premiers résultats à ressasser les prétendues «erreurs» du camp des démocrates, camp qu’ils ont tendance à résumer sous l’appellation «les laïcs».
Des «vous regretterez vos attaques incessantes contre Ennahdha» par-ci, des «ce qui nous arrive aujourd’hui n’est que le fruit de l’acharnement des chantres de la liberté d’expression» par-là, rejetant ainsi sans interruption toute leur haine sur ceux qui, comme moi, se seraient battus selon eux pour une cause perdue d’avance et de faux problèmes.
Une victoire écrite d’avance
Se présentant généralement comme blogueurs, parfois simplement cyber-activistes, souvent par imposture, ils n’ont depuis le matin du 24 octobre qu’un seul argument qui ressort de leurs cyber-défécations. Prétendant détenir le monopole du recours à la rue, recours qui jusqu’à hier ne devait se faire que selon leurs normes, soit pour des causes anti-Rcdistes, les voilà aujourd’hui à pleurnicher leur peine, pensant culpabiliser ceux qui ont fait preuve (toujours selon leurs mots) d’acharnement inutile infondé sur les islamistes.
Mais chers amis (je dis cela seulement par principe, le fait est que j’en ai énormément dans ma liste d’amis), cela cache une réalité bien plus profonde. La réalité, c’est que contrairement à vous, nous ne regrettons rien.
La réalité, c’est que la victoire d’Ennahdha était écrite d’avance, certes peut être pas de manière aussi écrasante, mais nous ne devons cela qu’à l'idiotie de Nabil Karoui, qui, s’il avait pris la peine de flouter le visage de Dieu, le message réel de ‘‘Persepolis’’ qui est le danger de l’islam politique serait passé plus efficacement...
La réalité, c’est que vos accusations témoignent de la fébrilité de votre esprit, pleinement traduite à travers vos propos haineux envers tous ceux qui n’ont pas partagé le même combat que vous durant les 9 derniers mois.
Votre réalité, c’est que nous avons fait gagner Ennahdha… Notre réalité, c’est que nous nous sommes battus pour un danger qui risque de se concrétiser à cause de votre passivité.
Votre combat, c’était empêcher la révolution d’être volée, et violée dans ses principes. Le nôtre, c’était de vous prouver qu’elle avait déjà été volée.
Si c’était à refaire…
La réalité, c’est que vous savez aussi bien que nous que le débat identitaire n’a pas été lancé par le camp des laïcs, mais bien par celui des islamistes, ceux-ci prétendant défendre une culture et une civilisation qui n’ont jamais souffert.
Ne regrettons pas nos efforts, j’ai tout de même la conviction que ceux qui critiquent les actions des anti-Ennahdha durant les 9 derniers mois ne le font que par frustration personnelle d’avoir sous-estimé le danger. Vous pensez que nous culpabilisons, mais la réalité, c’est que vous culpabilisez. Vous prétendiez connaître les craintes des classes populaires, mais la réalité, c’est que vous ne compreniez même pas vos propres craintes...
Enfin, la réalité, c’est que nous acceptons avec joie les résultats des élections, quand au même moment vous commencez à parler de «reprendre la rue»... mais la seule vérité c’est surtout que si c’était à refaire, nous le referions avec encore plus de virulence.
Le combat continue.