Tarak Arfaoui écrit – On a un gouvernement provisoire qui tient la route et fait honnêtement son travail, pourquoi perdre du temps à négocier la constitution d’un autre tout aussi provisoire ?


Nous avons vraiment la chance d’avoir un gouvernement provisoire qui fait l'unanimité, qui n’a aucune teinte politique et qui a fait ses preuves dans les moments les plus difficiles qu’a traversé le pays.

Ce gouvernement travaille même sur l’avenir en préparant un plan de relance économique et un autre pour l’emploi. Ses rouages sont huilés et ils sont efficaces. Tous les Tunisiens sont unanimes pour louer la compétence et l’honnêteté de ses membres.

Pourquoi les remplacer par un autre gouvernement lui aussi provisoire et qui n’aurait même pas le temps de se mettre vraiment en place alors que d’autres échéances électorales pointeront très vite à l’horizon ?

Tout le monde semble oublier que les Tunisiens ont été appelés aux urnes pour élire une constituante dont le rôle fondamental est de rédiger la constitution du pays. Que voit-on actuellement ? Des discussions byzantines pour constituer un autre gouvernement lui aussi provisoire et des chamailleries ministérielles de bas étage entre les partis qui font semblant d’oublier pourquoi ils ont été mandatés par le peuple.

La dernière trouvaille de Mustapha Ben Jaâfar est l’archétype de l’hypocrisie électoraliste. En bon médecin, il veut faire avaler une potion amère à ses militants en l’enduisant d’une couche de langage mielleux de bon démocrate.

Quand le pays était en perdition, M. Ben Jaâfar refusait d’intégrer le gouvernement et quand il commence à tenir la route il veut tout chambarder. L’intérêt national qu’il réclame est de tout faire pour rédiger une constitution digne de ce nom qui traduit les vraies aspirations des Tunisiens et non pas de zigzaguer comme un petit poisson rouge au gré des courants (politiques).