Moez Ben Salem écrit – Les Tunisiens ont tout intérêt à profiter de ce qui reste de cette année avant l’instauration d’une nouvelle dictature théologique (califat) !
L’année 2011 est bien spéciale pour la Tunisie et les Tunisiens. En effet, en début d’année et après 55 ans de dictature, le peuple tunisien s’est soulevé et a chassé un despote, suscitant un immense espoir tant auprès des Tunisiens qu’auprès des peuples opprimés.
Du coup, les Tunisiens ont pu jouir d’une liberté d’expression qu’ils n'avaient jamais eu l'occasion de connaitre. Nos compatriotes ont pu sortir dans les rues pour exprimer librement leurs émotions qu’il s’agisse de joie et de fierté ou, à l’inverse, de colère et de désapprobation. Ils ont pu également s’exprimer à travers les médias audio-visuels et les journaux.
Cet état de grâce a été couronné par des élections libres et démocratiques, qui ont été vécues comme un moment de joie par une bonne majorité de nos concitoyens.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont toujours une fin.
Comme chacun le sait, à l’issue de ces élections, un parti d’obédience religieuse a raflé la mise. Les conséquences ne se sont pas faites attendre : avant même la proclamation des résultats définitifs, les responsables du parti gagnant se sont attribués tous les postes clés et se sont lancés dans des déclarations fracassantes. Les interdits commencent à pleuvoir sur nos têtes. Du coup, la société tunisienne vire du «Tout est mamnou3» d’avant le 14 janvier au «tout est 7ram» après le 23 octobre !
Les plus optimistes d’entre nous peuvent rétorquer qu’après tout le nouveau gouvernement n’est que provisoire, que la nouvelle situation ne va durer qu’une année.
Sauf qu’en examinant la situation de près, on peut se rendre compte que malheureusement nous sommes en train de faire de grands pas en arrière : de nombreux hauts responsables qui étaient les piliers du régime despotique sont toujours présents, ils ont juste changé de casquette pour se ranger du côté du vainqueur, cherchant sans doute à obtenir l’absolution mais également à faire perdurer un système basé sur l’injustice sociale, le népotisme et le clientélisme.
Les médias ne sont pas en reste : de nombreux journalistes, qui étaient autrefois des flagorneurs de l’ancien dictateur, se lancent dans des discours dithyrambiques vantant les mérites du programme du nouveau parti au pouvoir.
A ce rythme, il y a fort à parier que les nouveaux maîtres sont bien partis pour rester plus longtemps que prévu !
Aussi, à mon humble avis, les Tunisiens ont tout intérêt à profiter au maximum de ce qui reste de cette année 2011 avant l’instauration d’une nouvelle dictature théologique (califat) !
Ceux et celles qui veulent faire la fête, qu’ils le fassent de suite, car après, cela risque d’être trop tard !