Mohamed Ben Mosbeh* écrit – Les réseaux sociaux qui ont contribué au déclenchement de la révolution en Tunisie sont devenus un espace de manipulation, de diffamation et de règlement de compte.
Ah Facebook ! Ce réseau social, plus que populaire en Tunisie, a joué un rôle crucial dans la révolution du 14 janvier, on a même vu sur les murs de la ville de Tunis des «Merci Facebook !» à côté des «Vive la Révolution» et des «Ben Ali, Dégage». Mais il s’est avéré que ce réseau social est une arme à double tranchant et que certaines personnes ne se gênent pas pour utiliser Facebook contre ce qu’accepteraient la morale et le bon sens.
Depuis un certain temps, les pages sur Facebook sont devenues très actives. Nous nous étions déjà accommodés des habituels rumeurs et ragots que les «admins» de pages Facebook n’ont cessé de colporter durant la période précédant les élections… mais maintenant ces pseudo-activistes passent à la vitesse supérieure.
En effet, ces pages ne se contentent plus de lancer des rumeurs mais elles sont passés maîtres dans l’art de prendre les gens pour des imbéciles. Il y a quelques jours, une vidéo honteusement titrée «Le doyen de la Faculté de Manouba menace de brûler le pays» a été partagée massivement par des administrateurs de pages Facebook. Plus ridicule encore, c’est qu’en regardant la vidéo (pas plus longue qu’une cinquantaine de secondes), on se rend compte que le contenu n’a absolument aucun rapport avec le titre de la vidéo.
Ces personnes que je qualifierais de dangereuses pour l’information parient donc sur la paresse de l’utilisateur et souvent sur sa bêtise… et il paraît que ça marche ! Effectivement, le lendemain une vidéo encore plus ridicule et portant le titre de «Ahmed Nejib Chebbi menace de brûler le pays» a inondé les pages à caractère politique. Que voulez-vous ? On ne change pas une formule qui gagne !
Et ça ne s’arrête pas là, la dernière victime de ces pages fallacieuses a été Iyed Dahmani, membre du Parti démocrate progressiste (Pdp) et député à l’Assemblée constituante. En effet, dans un poster à l’allure grave (texte rouge et blanc sur fond noir), le groupe Jeunesse du Parti Ennahdha du gouvernorat de Tunis a accusé M. Dahmani de corruption et de vol d’antiquités, d’après cette même page M. Dahmani aurait payé ses études grâce à l’argent récupéré après la vente d’antiquités volées...
Face à ces innombrables aberrations je ne peux m’empêcher de me poser des questions. Car, en y pensant, il faut un temps fou pour entretenir une page Facebook de plusieurs milliers de fans, ces administrateurs ne travaillent donc pas ? Ou leur travail est-il justement de colporter des mensonger sur le réseau social préféré des Tunisiens ?
Ceci restera un mystère, mais ce qui est sûr c’est qu’il faut faire quelque chose face à ce phénomène qui ne cesse de s’amplifier de jour en jour, ceci vu que Facebook reste pour de nombreux Tunisiens une source première d’informations.
* Elève.