Rafik Souidi écrit – La Tunisie est donc sur de bons rails pour arriver à bon port. Mais la tâche qui attend les nouvelles autorités sera d’autant plus ardue qu’en démocratie les erreurs se payent au comptant.
La révolution tunisienne, en renouant avec la légitimité institutionnelle, vient d’atterrir après un vol au-dessus d'un nid de vipères contre-révolutionnaires.
Elle aura traversé bien des bourrasques et des tempêtes dont la menace extérieure en provenance de la Libye de Kadhafi qui se préparait à lâcher ses mercenaires sur le sud tunisien n’était pas la moindre.
Sur de bons rails
Elle aura su, à travers les mobilisations de la Kasbah, faire reculer la dictature dans ses derniers retranchements en extirpant le venin du Rcd et en mettant sous camisole l’appareil répressif.
Elle aura su également retourner l’opinion contre les viles provocations des officines médiatiques de la kleptocratie et de ses maîtres étrangers.
Après des élections incontestées, bien qu’imparfaites du fait de la complication du système des listes, l’Assemblée constituante s’est réunie et a mis en place des institutions démocratiques pour diriger le pays jusqu’à la promulgation de la future constitution.
La Tunisie est donc sur de bons rails pour arriver à bon port... Et le résultat devrait sans nul doute être la république la plus démocratique du monde musulman car elle ne sera pas sous tutelle de l’armée comme en Turquie, en Indonésie ou au Pakistan et demain en Egypte.
Chasser la dictature des appareils d’Etat
La tâche qui attend les nouvelles autorités sera ardue car il faudra démanteler définitivement la dictature de l’appareil d’Etat, déraciner la pègre des circuits économiques, nettoyer le système judiciaire de ses scories, réparer les injustices et faire rendre compte aux assassins et aux voleurs, revitaliser le paysage médiatique sclérosé, répondre à l’urgence sociale, alléger le fardeau de la dette nationale par un traitement équitable de sa part odieuse, relancer la croissance par l’investissement et la consommation en veillant à ne pas déséquilibrer les comptes fragilisés de la nation. Elle sera d’autant plus ardue qu’en démocratie le moindre faux-pas est vite dénoncé et les erreurs se payent au comptant.
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire !