Sami Dachraoui écrit – L’année 2011 fut celle de la naissance et du balbutiement de la démocratie tunisienne. Que 2012 en soit la consécration !


Il y a un an, un jeune homme de Sidi Bouzid s’immolait par le feu et embrasait par son acte désespéré un pays oppressé, puis le monde entier.

Nous vécûmes une année folle, remplie de joie, de douleur, de peur, de larmes, de fureur et de sang.

Mais aussi une formidable accélération de l’histoire, qui a abouti à la tenue d’élections démocratiques et transparentes.

Un vaste chantier en édification

A leur issue, un camp politique déterminé à été choisi par le peuple pour gouverner et préparer une nouvelle constitution. Et même si je n’appartiens personnellement pas à la même famille politique que les composantes de ce triumvirat au pouvoir, mon attachement atavique et viscéral à la démocratie m’impose de m’incliner devant le verdict des urnes et le choix du peuple.

Le champ politique tunisien est un vaste chantier en édification. Ses acteurs et ses mécanismes doivent se construire dans la démocratie, la culture du débat et de l’alternance. Le chemin est encore long et tortueux, mais ce qui a été fait en une année de liberté après vingt trois longues années d’oppression me pousse à croire en un avenir démocratique pour notre pays.

La responsabilité de l’opposition

En cela la responsabilité du camp progressiste est grande. Nous devons être vigilants, patients et résolument engagés pour défendre nos valeurs et notre projet d’une société libre, démocratique et moderniste.

L’opposition politique minoritaire doit être une critique de la majorité qui gouverne. Mais une critique fondée autour d’analyses, de faits, et de débats d’idées. Le reste ne peut qu’être anecdotique, trivial, futile et improductif.

La Tunisie ne sera plus jamais soumise au joug d’une tyrannie ou à la dictature d’une oligarchie. Notre citoyenneté ne nous sera plus jamais confisquée. Mais ceci sera un combat de tous les jours, contre le retour des mauvais réflexes et l’opportunisme des éternels thuriféraires.

L’année 2011 fut celle de la naissance et du balbutiement de la démocratie tunisienne. Que 2012 en soit la consécration !

Vive la Tunisie libre, démocratique et moderniste !

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