Moez Ben Salem* écrit – Un appel au ministre des Affaires étrangères du nouveau gouvernement pour qu’il démissionne, sa nomination étant une grave erreur de son parti.


Je m’adresse à vous en tant que citoyen tunisien pour vous demander de renoncer dignement à votre poste de ministre des Affaires étrangères de la République Tunisienne.

Vous n’êtes pas sans savoir que votre nomination à la tête ce ministère de souveraineté suscite de profonds remous au sein de la population tunisienne et altère gravement la confiance de nos concitoyens envers le nouveau gouvernement, dont la mise en place est attendue depuis deux mois.

Votre lien de parenté avec le fondateur du mouvement Ennahdha, cheikh Rached Ghannouchi, rappelle de bien mauvais souvenirs aux Tunisiens qui ont souffert 23 ans durant du népotisme et du clientélisme qui caractérisaient l’ancien régime. Votre nomination en tant que ministre va symboliser le retour à d’anciennes pratiques que nous étions en droit de considérer comme révolues.

Sans vouloir vous offusquer, je me demande bien ce que vous pouvez apportez de plus à la diplomatie tunisienne alors que vous avez passé une bonne partie de votre vie loin de ce cher pays qu’est la Tunisie. Auriez-vous des compétences hors-normes pour que l’on vous préfère aux compétences tunisiennes ?  J’en doute fort, d’autant que vous n’êtes même pas capable de vous exprimer en français ce qui, vu votre fonction, constitue un lourd handicap.

Par ailleurs, les Tunisiens ont appris avec stupeur que vous avez représenté un autre pays, le Qatar, lors d’une réunion de haut niveau de l’Otan. Cette nouvelle a profondément choqué les Tunisiens, y compris parmi les sympathisants d’Ennahdha, qui se sentent touchés dans leur honneur, dans leur fierté. Ils ressentent comme une humiliation le fait que la politique étrangère de leur pays, héritier d’une brillante civilisation trois fois millénaire, ne soit sous l’emprise d’un petit pays du Golfe, lui même placé sous influence américaine.

Monsieur Abdessalem, vous allez être confronté à de sérieuses réticences au sein même du ministère des Affaires étrangères dont les fonctionnaires auront toutes les peines du monde à comprendre et à accepter votre nomination.

Aussi je vous invite à bien réfléchir et à renoncer de votre plein gré à ce poste qui ne vous convient pas.

* Citoyen tunisien.