Tarak Arfaoui écrit – L’hégémonie qu’Ennahdha et ses co-alliés veulent exercer sur la vie politique en Tunisie rappelle aux Tunisiens un douloureux passé, pas très lointain.


Une année est déjà passée depuis le début de la révolution, et force est de constater que certaines pratiques, certaines attitudes, certaines mœurs politiques de la majorité au pouvoir nous laissent sentir les relents d’un passé très récent qu’on croyait a jamais dépassés.

Les discussions à l’Assemblée nationale constituante (Anc), quoique qualifiées par les plus optimistes de fructueuses et engendrant une nouvelle culture dans le paysage politique, ont révélé au grand jour, dans la pratique, que certains réflexes archaïques hérités du système Zaba ont la peau dure.

L’hégémonie du parti majoritaire, son intransigeance et ses tentatives d’absolutisme profitant du flagrant déséquilibre des forces en sa faveur nous rappellent avec effroi, si l’on peut dire, le «Zabatisme» que l’on croyait révolu. Le discours d’investiture de Jebali devant l’Anc était bien un morceau de premier choix de Blablabla politique vide de tout projet palpable, chiffré, pertinent et réaliste. Il était d’une platitude absolue.

On avait déjà ras-le-bol de la «chafafiya» (transparence) de la «democratia» (démocratie), de la «maslaha watania» (intérêt national) et des sempiternelles couleuvres et litanies du temps passé, et voilà que notre Premier ministre en remet une couche. A le voir a la télé et pour peu qu’il porte une perruque et un beau costard bleu nuit, on le prendrait pour Zaba à ses moments de gloire récitant son discours annuel du 7 novembre.

D’un autre côté, il nous présentait un gouvernement post révolutionnaire censé nous sauver du naufrage composé de quarante ministres aussi novices et inexpérimentés les uns que les autres où manifestement le copinage, le populisme et les récompenses pour services rendus ont été les critères fondamentaux retenus pour l’attribution des postes.

En cette période cruciale n’aurait-il pas fallu mettre des gens d’expérience, d’envergure, de grande compétence pour gérer les affaires ? Le mauvais souvenir du gendre, ministre des Affaires étrangères, qui n'assume même pas son nom et qui ne pipe pas un mot en français, se dispute avec l’angélisme du ministre de la Jeunesse et des Sports, bac moins beaucoup, et de la totale inconsistance du salafiste ministre du culte.

Exit donc les polytechniciens, les experts internationaux, les grandes compétences et toute la smala des progressistes et modernistes, les quarante Zabatistes sauront faire rigoler la galerie pour un bout de temps et que dieu protège notre Tunisie !

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Tunisie. Avec la Troïka, le «Zabatisme» revient-il au triple galop?

Tarak Arfaoui écrit – L’hégémonie qu’Ennahdha et ses co-alliés veulent exercer sur la vie politique en Tunisie rappelle aux Tunisiens un douloureux un passé, pas très lointain.

Une année est déjà passée depuis le début de la révolution, et force est de constater que certaines pratiques, certaines attitudes, certaines mœurs politiques de la majorité au pouvoir nous laissent sentir les relents d’un passé très récent qu’on croyait a jamais dépassés.

Les discussions à l’Assemblée nationale constituante (Anc), quoique qualifiées par les plus optimistes de fructueuses et engendrant une nouvelle culture dans le paysage politique, a révélé au grand jour, dans la pratique, que certains réflexes archaïques hérités du système Zaba ont la peau dure.

L’hégémonie du parti majoritaire, son intransigeance et ses tentatives d’absolutisme profitant du flagrant déséquilibre des forces en sa faveur nous rappellent avec effroi, si l’on peut dire, le «Zabatisme» que l’on croyait révolu. Le discours d’investiture de Jebali devant l’Anc était bien un morceau de premier choix de Blablabla politique vide de tout projet palpable, chiffré, pertinent et réaliste. Il était d’une platitude absolue.

On avait déjà ras-le-bol de la «chafafiya» (transparence) de la «democratia» (démocratie), de la «maslaha watania» (intérêt national) et des sempiternelles couleuvres et litanies du temps passé, et voilà que notre Premier ministre en remet une couche. A le voir a la télé et pour peu qu’il porterait une perruque et un beau costard bleu nuit, on le prendrait pour Zaba à ses moments de gloire récitant son discours annuel du 7 novembre.

D’un autre côté, il nous présentait un gouvernement post révolutionnaire sensé nous sauver du naufrage composé de quarante ministres aussi novices et inexpérimentés les uns que les autres où manifestement le copinage, le populisme et les récompenses pour services rendus ont été manifestement les critères fondamentaux pour l’attribution des postes.

En cette période cruciale n’aurait-il pas fallu mettre des gens d’expérience, d’envergure, de grande compétence pour gérer les affaires? Le mauvais souvenir du gendre, ministre des Affaires étrangères, qui n'assume même pas son nom et qui ne pipe pas un mot en français, se dispute avec l’angélisme du ministre de la Jeunesse et des Sports, bac moins beaucoup, et de la totale inconsistance du salafiste ministre du culte.

Exit donc les polytechniciens, les experts internationaux, les grandes compétences et toute la smala des progressistes et modernistes, les quarante Zabatistes sauront faire rigoler la galerie pour un bout de temps et que dieu protège notre Tunisie!