Houda Ben Zekri écrit – Un poème dédié au président de la république par intérim, Moncef Marzouki…


Monsieur le Président,
Naguère, farouche opposant,
Binational en suspens,
Aujourd’hui, anti-ponant,
Contre-francisant,
Et pro-arabisation,
Demain, serviteur du chef du gouvernement.
Quelle allure et quelle investiture !
L’Alliance du patricien et de l’apothicaire,
L’entente cordiale protocolaire
Entre burnous et chiffes unicolores,
Entre déclarations populaires
Et prêches mortifères.
Monsieur le Président,
J’ai ouï dire qu’aux enchères vous vendez
Les propriétés des tyrans.
J’ai cru lire que vous protégez
Les voilées intégralement,
Les voilées partiellement,
Celles qui leurs visages
Dévoilent entièrement,
Et même ceux qui manifestent publiquement.
Monsieur le Régent,
Vous refusez votre rémunération,
Et l’offrez généreusement
Aux nécessiteux indigents.
Sans mentir, si votre charité
Se rapporte à votre perspicacité,
Vous seriez le phénix de cette Révolution !
Monsieur le Président,
Soyez vigilant,
Quittez Carthage au bout d’un an.
Il paraît que le pouvoir donne,
Si on s’y accroche éternellement,
Démangeaisons et irritations,
Pustules et boutons.
Si, en plus, l’on est
Sous les ordres d’un théocratisant,
Ânonneur et balbutiant,
Arabophile monolithisant…

 

* Citoyenne tunisienne résident en France.