Moëz Cherif* écrit – Un grand parti de centre-gauche, constitué autour d’Al Moatamar et d’Ettakatol, pourrait fédérer tous les petits partis de gauche et offrir une alternative à Ennahdha.


Mon vœu politique pour l’année 2012 est que les partis de centre-gauche tunisiens fusionnent pour créer un grand Parti social-démocrate tunisien qui pourrait avoir l’ambition de remporter les prochaines élections. Tous les partis qui mettent en avant les valeurs de démocratie, droits de l’Homme, droits de la femme, progrès social, économie de marché, respect de l’environnement, intégration maghrébine et laïcité (dans le sens où l’Etat ne se mêle pas d’affaires religieuses).

L’ossature de ce parti serait la fusion du Congrès pour la République (Cpr) et d’Ettakatol, auxquels se joindraient les autres partis qui partagent les mêmes valeurs. Sans cela, ces mêmes partis de centre-gauche seront condamnés à se faire de la concurrence, à demeurer dans l’opposition et, au mieux, à être des partenaires minoritaires du Parti Ennahdha qui, lui, représente les valeurs islamistes sans concurrence.

Bien sûr, cette entreprise demande beaucoup de sagesse et d’altruisme de la part des leaders de nos petits partis de centre-gauche qui, jusque là, ont préféré mettre en avant leurs ambitions personnelles. C’est leur base qui doit leur mettre la pression dans ce sens.

C’est à cette condition qu’on peut espérer aboutir à un jeu électoral équilibré et faire émerger une réelle démocratie en Tunisie. Sinon, le risque d’un retour à une vie politique dominée par l’hégémonie d’un parti et d’un système de pensée uniques est réel.

*Economiste à la Banque mondiale; les opinions exprimées n’engagent que leur auteur.