Moëz Mahmoudi écrit – Contrairement à certaines idées reçues sur une prétendue absence de la diplomatie tunisienne en Afrique subsaharienne, notre pays a toujours été impliqué dans le continent.
En réponse aux propos et analyses relatifs à l’absence de la Tunisie de la scène africaine, j’aimerais, sans entrer dans les détails rappeler que depuis son indépendance, la Tunisie n’a pas cessé de jouer un rôle de premier plan en Afrique. A commencer par le soutien tous azimuts de notre pays aux divers mouvements de libération nationale en Afrique qui a valu à la Tunisie une reconnaissance qui continue à contribuer grandement au capital confiance dont nous jouissons aujourd'hui même dans ces pays.
La Tunisie a, toujours, été un pays leader en Afrique et n’a pas cessé de jouer un rôle important sur la scène politique africaine (bilatéral et multilatéral, Organisation de l’unité africaine, Union africaine).
Les forces armées tunisiennes ont été déployées dans plusieurs pays africains dans le cadre d’opérations de maintien de la paix (Namibie, Rwanda, Burundi, Congo).
La Tunisie a déploré des martyrs dans le cadre de l’engagement diplomatique en Afrique, en la personne de feus Zine El Abidine Mestiri et M. Tekaya, décédés dans un crash aérien alors qu’ils étaient en mission officielle au Congo. Je crois qu’il n’y a pas de preuves plus solides que celles-là quant à l’action diplomatique tunisienne en Afrique.
La Tunisie a fait bénéficier bien des pays africains de son expertise dans divers domaines liés au développement dans le cadre de programmes structurés de coopération technique. Une expérience modèle dans ce chapitre est celle en cours actuellement avec l’Afrique du Sud avec le déploiement de 87 médecins tunisiens (nombre appelé à augmenter) dans les zones rurales et éloignées sud-africaines.
A l’échelle économique, de grandes entreprises tunisiennes, des bureaux d’études et des compagnies exportatrices disposent aujourd’hui de marchés plus ou moins importants en Afrique. Ce n’était là qu’un survol sommaire de la présence tunisienne en Afrique ; ce bilan ne représente-t-il pas l’aboutissement du travail de fond accompli par les diplomates tunisiens ?
Si différents intervenants ne parviennent pas à le voir de cet œil c’est que nous sommes en présence d’une ignorance flagrante de l’histoire ou d’un manque de discernement coupable.
Admettons, à l’occasion, qu’il y a bien évidemment des ratés et que la politique africaine de la Tunisie n’a pas été parfaite tout le temps et que nous pouvons aspirer à un meilleur rayonnement ; mais quoi de plus naturel ? De là à nier l’existence même de la diplomatie tunisienne, il y a tout un monde que beaucoup se refusent de voir et de reconnaitre.